J-1 : Critérium du Dauphiné infos

3 juin 2023

Les débats de la 75ème édition du Critérium du Dauphiné commencent demain avec une étape de 158 km tracée dans le département du Puy-de-Dôme. Le circuit dessiné autour de Chambon-sur-Lac est un appel du pied aux équipes qui souhaiteraient exclure les sprinteurs de la conquête du premier maillot de leader.

L'enjeu de la semaine qui s'achèvera dimanche 11 juin au Fort de la Bastille sur les hauteurs de Grenoble tient surtout à la bataille pour le dernier maillot jaune et bleu, dans laquelle le Danois Jonas Vingegaard est donné comme favori, après avoir pris la 2e place l'année dernière. Le Français David Gaudu entend bien se mêler à cette explication.

S'il ne se fixe pas d'objectif aussi élevé, Julian Alaphilippe aimerait quant à lui profiter de son retour sur l'épreuve pour se lancer dans un cycle vertueux, après avoir connu des mésaventures en chaîne.

L'unique ancien vainqueur présent sur le Dauphiné, Dani Martinez, se présente comme son coéquipier et compatriote Egan Bernal sans certitude sur le niveau auquel il pourra évoluer, mais l'un comme l'autre ont l'intention de poursuivre leur progression.

Gilles Maignan : "c'est casse-pattes, mais sans excès"

Le premier maillot de leader d'une course par étapes de prestige, voilà un honneur qui attire souvent la convoitise des sprinteurs. Mais le programme de la première étape du Dauphiné, tracée en circuit sur 158 kilomètres autour de Chambon-sur-Lac, ne leur facilitera pas la tâche. Les reliefs de la chaîne des Puys n'ont pas été exploités à plein par le concepteur du parcours Gilles Maignan, qui souhaite garder la course ouverte : "Nous aurions pu aller chercher des cols bien plus durs dans le coin, mais nous n'avons pas envie de voir un classement général déjà figé après la première journée. Alors nous avons placé des difficultés de façon équilibrée : c'est casse-pattes, mais sans excès. Et le scénario dépendra surtout du rythme qui sera imprimé toute la journée. Le parcours est usant, mais si le tempo est faible, il n'y aura pas beaucoup de sélection". L'ancien champion de France du chrono (1998-99) fait surtout allusion aux trois derniers tours d'un circuit final vallonné de 23 kilomètres, où la course pourrait être dynamitée : "Les équipes qui n'ont pas de sprinteurs auront intérêt d'essayer de les éliminer dans la côte du Rocher de l'Aigle (dernier passage à 11 km de l'arrivée). On peut imaginer qu'un coureur comme Ethan Hayter ait les qualités pour mieux résister que les purs sprinteurs dans cette ascension, par exemple". 

Vingegaard : "envie de gagner le Dauphiné, mais pas pour envoyer un message"

Le vainqueur du dernier Tour de France avait déjà préparé son triomphe de juillet sur le Dauphiné, où il s'était contenté de prendre la deuxième place derrière son coéquipier Primoz Roglic, avec en prime le gain de la dernière étape au Plateau de Solaison. Avant de s'attaquer à la séquence cruciale de sa saison, le Danois dresse un bilan intermédiaire positif : "Il est toujours difficile de comparer les années mais j'ai eu l'impression de me sentir plus fort sur l'ensemble du printemps. Je n'ai eu aucun problème, ni aucune maladie". Le coureur de Jumbo-Visma évoque aussi le changement de contexte dans son équipe, lié à son statut de tenant du titre sur le Tour : "c'est vrai que l'année dernière, je n'étais pas venu sur le Dauphiné pour gagner le général, mais cette fois-ci je vise le meilleur classement possible. Mais ce qui se passe ici ne décide pas du résultat du Tour, tout peut changer". Vainqueur du Tour du Pays Basque il y a deux mois, Vingegaard se montre impatient de retrouver la compétition : "Je prends toujours plaisir à courir en France et c'est une belle course. J'ai envie de gagner le Dauphiné, mais pas pour envoyer un message ou prendre une revanche. J'aime seulement faire la course. Et pour gagner, il va falloir batailler tous les jours, plusieurs étapes peuvent être décisives".

David Gaudu : "lever les bras et monter sur le podium"

Lors de sa dernière apparition sur les routes françaises, David Gaudu avait impressionné en se hissant à la deuxième place du classement général, derrière Tadej Pogacar mais en devançant Jonas Vingegaard. Son festival avait débuté en Auvergne, sur l'étape de la Loge des Gardes, une station du département de l'Allier, voisin du Puy-de-Dôme. Depuis, le Français le plus en vue du peloton a été affaibli par des allergies pendant sa campagne ardennaise, mais a pu profiter d'un stage en altitude à Tenerife pour peaufiner sa préparation en vue du Dauphiné et du Tour de France. Où il compte jouer les premiers rôles : "On vient pour viser le classement général, forcément. Il y a quelques étapes ‘'punchy'' dans le final, il faudra répondre présent. Il y a quand même Vingegaard, on va pouvoir s'étalonner. J'étais un petit cran au-dessus sur Paris Nice, il était au-dessus sur le Pays Basque… mais il y a aussi une palanquée de coureurs avec les Landa, Yates, Mas, etc." Pour sa sixième participation au Dauphiné, celui qui s'était imposé l'année dernière sur l'étape de Chastreix-Sancy, à une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseau de Chambon-sur-Lac, décrit le scénario d'une semaine parfaite : "lever les bras et monter sur le podium. Déjà, si on finit sur le podium, ce serait une semaine plus que réussie".

Julian Alaphilippe : "la dernière fois que je me suis senti aussi bien remonte à loin"

C'est déjà un retour, puisque Julian Alaphilippe n'a plus fréquenté les routes du Critérium du Dauphiné depuis le mois d'août 2020. Mais les questions concernant le coureur de Soudal-Quick Step tiennent surtout à son retour au niveau de performance qui lui avait permis de remporter deux étapes sur l'épreuve, en 2018 (à Lans-en-Vercors) et 2019 (à Saint-Michel-de-Maurienne), à chaque fois en préambule de Tours de France particulièrement réussis : "Je suis impatient de courir, j'ai avant tout l'ambition de profiter de la course et d'essayer de gagner une étape. On entre dans une semaine importante qui lance l'enchaînement avec les championnats de France, le Tour et cette année les Mondiaux très rapidement". Perturbé par des chutes et des maladies depuis le début de la saison 2022, le double champion du monde se projette sur cette prochaine séquence avec appétit, bien que les questions subsistent sur son état de forme : "J'en ai marre de parler de la malchance et j'espère ne plus revivre ces ralentissements. En tout cas, je me sens motivé et frais. Je sors d'une longue période de préparation, j'ai travaillé dans de bonnes conditions, et la dernière fois que je me suis senti aussi bien remonte à loin".  

Steve Cummings : "Egan est sur le chemin du retour"

Si la formation Ineos Grenadiers est la seule à se présenter avec un ancien vainqueur de l'épreuve, la revue d'effectif dressée par le directeur sportif Steve Cummings révèle surtout une grande prudence, Dani Martinez pour commencer ayant apporté peu de garanties cette saison quant à sa capacité à rivaliser au plus haut niveau. "On ne sait pas exactement à quel niveau il se situe, concède l'ancien coureur britannique, il a été malade au printemps et n'a pas pu démarrer l'année dans de bonnes conditions". Le point d'interrogation est encore plus marqué en ce qui concerne le vainqueur du Tour de France 2019 Egan Bernal, lancé dans une mission de reconquête de ses moyens physiques depuis son grave accident en février 2022 : "Il est encore sur le chemin du retour, explique Cummings. C'est presque un miracle de voir de quelle façon il se reconstruit comme coureur. Je ne sais pas quel est l'écart avec son meilleur niveau, mais si quelqu'un est capable de le combler, c'est bien lui. Je ne peux pas évaluer le temps qu'il lui faudra pour récupérer, mais il fournit un travail incroyable". Pour autant, et même si Carlos Rodriguez est également gêné par une douleur au genou, les Ineos Grenadiers devraient avoir des opportunités de briller : "Ethan Hayter est très rapide, Omar Fraile aussi… ce la nous fait beaucoup de coureurs à protéger".

HandiCaPZéro, en place pour le dauphiné

Depuis plusieurs années, le site internet HandiCaPZéro met à disposition des outils permettant aux aveugles et malvoyants de pouvoir suivre dans de bonnes conditions le Tour de France, mais aussi le Critérium du Dauphiné et maintenant le Tour de France Femmes avec Zwift. Les documents officiels comme la carte et le livre de route sont disponibles dans des versions en caractères agrandis et en audio, des exemplaires en braille pouvant également être commandés gratuitement.

Les contenus adaptés sont à consulter sur handicapzero.org/sport/cyclisme/criterium-du-dauphine