4. Que sait-on sur la pollution des microplastiques ?
1. Le lavage des vêtements augmente la pollution.
Lorsque l'on fabrique, porte et lave des vêtements, des fragments de fibres de moins de 5 mm (d'origine synthétique et naturelle) se détachent sous l'effet des frottements. Ces fragments sont libérés dans l'air et dans l'eau.
En effet, lors du lavage des vêtements, des fragments sont évacués dans les eaux usées qui sont traitées dans les stations d'épuration. Cependant, ils ne sont pas entièrement retenus dans ces stations et se retrouvent donc dans les rivières, les fleuves puis l'océan, où ils s'accumulent.
On estime que, dans le monde, les textiles synthétiques (principalement en polyester, en polyéthylène, en acrylique et avec de l'élasthanne) sont responsables du rejet de 0,2 à 0,5 million de tonnes de microplastiques primaires dans les océans chaque année.
Les vêtements ne sont pas les seuls responsables de la pollution aux microplastiques. Ces derniers proviennent également de la dégradation de macroplastiques qui se fragmentent en morceaux de plus en plus petits au fil du temps. On les appelle alors des microplastiques secondaires.
Évaluation mondiale des sources de microplastiques primaires déversés dans les océans (soit 1,5 million de tonnes par an) :
• lavage de textile synthétique : 35 %,
• abrasion des pneus : 28 %,
• poussières urbaines : 24 %,
• dégradation des marquages routiers : 7 %,
• autres sources : 6 %.
Sources : Boucher J. et Friot D. (2020). Microplastiques primaires dans les océans : évaluation mondiale des sources. Gland, Suisse : UICN. 44 p.
Les microplastiques primaires, c'est quoi ?
Les microplastiques primaires sont les plastiques qui sont rejetés directement dans l'environnement sous la forme de petites particules.
Ils peuvent avoir été volontairement ajoutés à des produits, comme les agents exfoliants que l'on trouve dans les articles de toilette et les cosmétiques (par exemple, les gels douche).
Ils peuvent aussi provenir de l'usure d'objets en plastique plus gros au cours de leur fabrication, de leur utilisation ou de leur entretien, comme l'abrasion des pneus sur les routes ou le frottement des textiles synthétiques pendant le lavage.
Les microplastiques secondaires sont issus de la dégradation de macro-déchets et représentent 10 millions de tonnes par an, dont 1,5 million provenant des engins de pêche.
2. Des recherches actives pour réduire cette pollution.
La pollution des sols et des océans est si préoccupante que de nombreuses recherches sont en cours pour limiter les émissions de microplastiques.
• Une des premières solutions est de ne pas jeter de déchets au sol (mégots, emballages, etc.) ni dans les toilettes (cotons-tiges, lingettes, etc.), car ils finiront dans les réseaux d'assainissement ou d'évacuation des eaux pluviales et risquent d'arriver dans les rivières et les océans.
• Pour réduire les microplastiques primaires provenant des textiles, écoconcevoir les vêtements est une solution. Des recherches sont actuellement menées par plusieurs marques, notamment de vêtements sportifs.
• Des recherches sont aussi réalisées sur des filtres qui pourraient équiper prochainement les machines à laver.
Le sèche-linge : encore plus polluant que le lave-linge.
Dans un sèche-linge, les vêtements qui tournent dans le tambour subissent de nombreux frottements.
Cela libère davantage de microfibres que lorsque le linge sèche à l'air libre. Ils constituent une source sous-estimée de microfibres en suspension dans l'air. Les scientifiques ont évalué qu'un seul sèche-linge rejette entre 90 et 120 millions de microfibres par an, soit bien plus qu'un lave-linge.
Source : Étude publiée dans la revue Environmental Science and Technology Letters ; "Microfibers Released into the Air from a Household Tumble Dryer", 2022.
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