de 1984 à 2016
1984, Platini au sommet : 2 ans après la demi-finale homérique de Coupe du monde perdue face à la République Fédérale d'Allemagne à Séville, les Bleus de Michel Hidalgo s'annoncent comme les favoris de l'Euro, première grande compétition organisée sur le sol français. Alors au sommet de son art, Michel Platini survole la compétition en inscrivant 9 buts, dont celui décisif en prolongation en demi-finale face au Portugal (3-2) et, en finale, un coup franc passé à la postérité contre l'Espagne du malheureux gardien Luis Arconada (2-0). L'emblématique numéro 10 des Bleus, en route vers le 2ème de ses 3 Ballons d'Or consécutifs, offre à la France son premier grand succès international.
1988, le chef d'œuvre de Van Basten : tenante du titre, la France n'est pas présente en Allemagne, faute d'avoir pu franchir l'écueil de la phase éliminatoire. Le pays hôte compte bien en profiter, mais les Pays-Bas se vengent de la finale de la Coupe du monde 1974 en dominant en demi-finale les Allemands sur le même score (2-1). Buteur décisif en toute fin de match, Marco Van Basten plane sur le tournoi avec 5 buts inscrits, dont une reprise de volée magique dans un angle impossible pour débloquer le score en finale face à l'URSS du gardien Rinat Dassaev, médusé sur le coup (2-0). Les "Oranje" remportent ainsi leur premier trophée d'envergure là où la génération du regretté Johan Cruyff avait échoué une décennie plus tôt.
1992, Danemark, la surprise du chef : auteurs d'un sans-faute en éliminatoires (8 victoires en autant de matchs), les Bleus, désormais entraînés par Michel Platini, sont pourtant éliminés dès la phase de poules en Suède après leur défaite face au Danemark (2-1). Remplaçant au pied levé la Yougoslavie, exclue de la compétition en raison de sa situation politique, la formation scandinave réussit l'exploit d'écarter coup sur coup les Pays-Bas aux tirs au but (1-1) puis l'Allemagne en finale (2-0). Une performance inattendue et accomplie sans la star du FC Barcelone Michael Laudrup, en froid avec son sélectionneur, Richard Moller-Nielsen.
1996, Bierhoff, remplaçant en or : l'Angleterre accueille le premier championnat d'Europe à 16 nations. Emmenée par Aimé Jacquet, qui voit en cette compétition une répétition générale de la Coupe du monde 1998, l'équipe de France atteint les demi-finales, où elle est éliminée aux tirs au but par la République Tchèque (0-0). Les coéquipiers de Pavel Nedved croient tenir l'exploit en finale face à l'Allemagne, tombeuse du pays hôte en demi-finale, mais Oliver Bierhoff change le cours de l'histoire. Entré en jeu à la 68ème minute, le buteur de l'Udinese inscrit un doublé, dont le "but en or" lors de la prolongation (2-1), offrant à l'Allemagne son 3ème titre continental après ceux de 1972 et 1980.
2000, les Bleus s'offrent le doublé : vainqueurs de la Coupe du monde 2 ans auparavant, les joueurs de Roger Lemerre, qui a pris le relais d'Aimé Jacquet, abordent l'épreuve, co-organisée par la Belgique et les Pays-Bas, dans la peau des favoris. Mais les coéquipiers de Didier Deschamps s'en sortent in extremis face à l'Espagne (2-1) puis le Portugal, terrassé en demi-finale par un penalty de Zinédine Zidane lors de la prolongation (2-1). A Rotterdam, la victoire finale tend les bras à l'Italie jusqu'à l'égalisation de Sylvain Wiltord à la dernière minute du temps réglementaire. A la 103ème minute, David Trezeguet met fin à la partie grâce à son "but en or" (2-1). La France est le premier pays à réussir le doublé Coupe du monde-championnat d'Europe dans cet ordre.
2004, la Grèce gâche la fête : à domicile, le Portugal, emmené par l'attaquant vedette Luis Figo et son héritier Cristiano Ronaldo, est très attendu, mais s'incline dès le match d'ouverture face à la Grèce (1-2). La formation hellène, petit poucet de l'épreuve, va réussir un parcours exceptionnel en éliminant le tenant du titre français en quarts de finale, puis la République Tchèque en demi-finale. Regroupés en défense et faisant montre d'une solidarité à toute épreuve, les joueurs de l'Allemand Otto Rehhagel retrouvent le Portugal en finale avec à la clé une 3ème victoire consécutive sur la plus petite des marges (1-0), au grand dam des fanatiques de la "Seleçao".
2008, l'Espagne touche au but : rarement à l'aise dans les grands rendez-vous malgré un potentiel énorme, l'Espagne décroche en Autriche et en Suisse son 2ème titre continental, 44 ans après son seul fait de gloire. Tandis que les Bleus de Raymond Domenech terminent derniers de leur groupe, les hommes de Luis Aragones passent un à un tous les obstacles grâce à l'efficacité de leurs attaquants David Villa (meilleur buteur avec 4 réalisations) et Fernando Torres. Ce dernier devient un héros national en inscrivant l'unique but de la finale face à l'Allemagne (1-0), donnant le coup d'envoi d'une domination totale de la "Roja" pendant 6 ans.
2012, la démonstration de la "Roja" : la bande de Vicente Del Bosque réussit en Pologne et en Ukraine le premier triplé championnat d'Europe-Coupe du monde-championnat d'Europe de l'histoire. Les Espagnols mettent d'abord fin au parcours des Bleus de Laurent Blanc en quarts de finale (2-0) avant d'enlever aux tirs au but le derby ibérique face au Portugal (0-0). La finale contre l'Italie est une flamboyante démonstration, malgré le fait que la "Roja" évolue, chose rare, sans véritable avant-centre de formation.
L'écart final (4-0) est ainsi le plus important jamais enregistré dans une finale d'un tournoi majeur.
Le palmarès de la compétition :
• 3 victoires : Allemagne, Espagne,
• 2 victoires : France,
• 1 victoire : Danemark, Grèce, Italie, Pays-Bas, Tchécoslovaquie, URSS.