quand les grimpeurs font le grand écart

À des altitudes et sur des formats variés, la montagne sera très présente de la première à la dernière étape du Tour 2024. Les coureurs monteront notamment en fin de parcours à la cime de la Bonette, la plus haute route asphaltée de France (2 802 m).

Les combats de grimpeurs ne se livrent pas nécessairement au milieu des neiges éternelles et des edelweiss. On dépassera tout juste les 900 m d'altitude sur la route de Rimini, mais leurs jambes se souviendront de la première journée la plus exigeante que le Tour ait connue dans son histoire moderne, avec 3 600 m de dénivelé positif.

Cette entrée en matière leur sera utile puisque le grand Galibier se présentera face à eux dès le 4ème jour, ses 2 642 m constituant aussi un record d'élévation en termes de précocité sur la liste des étapes.

Un séjour aussi express dans les Alpes, c'est une rareté.

Il faudra ensuite laisser passer la journée de repos pour voir les champions d'escalade remettre leur chaîne sur le petit plateau. La manœuvre sera absolument nécessaire pour s'attaquer au Puy Mary Pas de Peyrol et au col de Pertus avant d'enregistrer les dégâts au Lioran. La traversée des campagnes vallonnées du sud-ouest n'accorde que peu de répit jusqu'au rendez-vous avec les montagnes pyrénéennes.

La visite au Tourmalet se fera en ouverture d'une étape aussi ramassée que pimentée, avec une arrivée au Pla d'Adet susceptible de bousculer l'ordre établi. C'est au contraire sur un format de grande randonnée tutoyant les 200 km et flirtant avec les 5 000 m de dénivelé positif que l'on se castagnera le lendemain sur les pentes, en particulier celles menant au Plateau de Beille pour en finir avec la 2ème semaine.

Revoilà les Alpes, cette fois-ci dans leur version sud, pour un final de très haut vol comprenant 3 volets. L'étape de SuperDévoluy fera office de décollage, avant d'évoluer en plein ciel 48 heures plus tard. 3 fois dans la journée, les coureurs franchiront la barre des 2 000 m, et la domineront surtout de très haut au moment de passer la cime de la Bonette. On y accède après une montée interminable de près de 23 km, sur une route cabrée à souhait dans sa dernière partie. Il s'agira alors de plonger sans réellement reprendre son souffle dans la vallée, avant de monter à Isola 2000. Pour la bataille finale des grimpeurs, la scène est dressée une marche en dessous mais les ascensions qui s'enchaînent sont autant de tremplins pour des tentatives de putschs au sommet, avec les cols de Braus, de Turini, de la Colmiane et enfin de la Couillole. Si cela se trouve, les jeux ne seront pas encore faits, comme on dit sur la Riviera !