l'édito de Christian Prudhomme
Tous en scène.
L'audace et le grain de folie indispensables pour créer l'exploit et susciter l'émotion ne se commandent pas. Mais, comme partout ailleurs, le décor tient son rôle dans la qualité du spectacle. Celui du Tour 2020 donne des indices, ouvre des portes : comme un metteur en scène qui sait tout ce qu'il doit à ses acteurs, nous savons que le succès d'un Tour dépend d'abord des fulgurances des coureurs. Et ils ne manqueront pas d'occasions pour laisser leur talent s'exprimer. Depuis la séquence niçoise jusqu'au déboulé final sur les Champs-Élysées, les terrains propices à l'embrasement n'auront jamais été aussi dispersés. En effet, 20 jours sépareront le passage au col de la Colmiane, 1ère ascension au programme, de la montée à La Planche des Belles Filles proposée pour la 1ère fois en contre-la-montre… à la veille de l'arrivée à Paris.
Le Tour 2020 sera donc d'abord ce que les coureurs en feront. Pour autant, l'ordonnancement et les caractéristiques des difficultés augurent de belles empoignades. Des arrivées inédites au Puy Mary et au Grand Colombier serviront les ambitions des grimpeurs. Une autre innovation, le surprenant chemin de torture menant au Col de la Loze en surplomb de la station de Méribel constituera également, à n'en pas douter, un rendez-vous essentiel. En 2020, des nouveautés souvent très raides côtoieront donc des ascensions classiques mais revisitées, le col de la Madeleine étant par exemple abordé par une route encore jamais empruntée par le Tour. Mais le Maillot Jaune se jouera peut-être aussi sur les routes du Gard et du Mont Aigoual, dans le vent de la Charente-Maritime, en Corrèze ou dans le Vercors en Isère. Le souvenir des passes d'armes du Tour 2019 met en appétit tous les amateurs de cyclisme. Ils attendent le même engagement, la même envie, en août et septembre prochains.
Christian Prudhomme.
Directeur du Tour de France.