l'édito de Christian Prudhomme
Le Tour des beautés de la France.
Un Tour qui rayonne. C'est l'objectif et l'ambition qui nous animent chaque année mais plus encore sans doute, c'est vrai, pour la 100ème édition du plus grand feuilleton sportif de l'été. Ainsi la logique qui a conduit au choix inédit de la Corse, garantie d'un Grand Départ esthétique et spectaculaire, où la beauté de l'île se dévoilera dès les premiers coups de pédales, s'appliquera-t-elle à l'ensemble du parcours : 3 semaines durant, la variété de nos paysages, l'éclat de nos monuments, la richesse et les secrets de nos terroirs envahiront le quotidien des téléspectateurs du monde entier, attentifs, sur les 5 continents, dans 190 pays, aux performances de leurs coureurs préférés.
Cette Grande Boucle au dessin 100 % français, pour la 1ère fois depuis 10 ans, ne sera assurément pas l'expression d'une course repliée sur elle-même mais, bien au contraire, celle d'une épreuve offrant au plus grand nombre les splendeurs du premier pays touristique au monde. Grâce à l'impeccable mise en images de France Télévisions, elle dévoilera sans pudeur son histoire d'eau, au fil du tracé, des calanques de Piana au Mont-Saint-Michel et du lac d'Annecy aux bassins historiques du château de Versailles.
L'harmonie d'un tracé est naturellement liée au critère essentiel qui prévaut au choix d'un parcours : le sport. Après une étape initiale offerte aux sprinteurs, qui auront une occasion unique de se parer de jaune, les reliefs corses présenteront très vite un terrain favorable aux puncheurs et aux baroudeurs. Pendant deux semaines, il y en aura pour tous les goûts : les rouleurs s'expliqueront, à Nice, par équipe, sur la Promenade des Anglais et, en Normandie, seuls, face à la mer et en terrain plat. Les grimpeurs mettront à profit des Pyrénées où 3 découvertes des Tours du XXIème siècle, Pailhères, Ax 3 Domaines et la somptueuse Hourquette d'Ancizan seront notamment au programme. Et les sprinteurs ne voudront à aucun prix gâcher une occasion avant la dernière semaine où ils n'auront qu'un but : rallier Paris.
Car les 8 derniers jours seront rudes et sans aucun doute décisifs. Au menu, le retour du Ventoux, un chrono avec vue sur les subtils reflets du lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes. Et un final en apothéose : 3 étapes de montagne consécutives, dont l'Alpe-d'Huez, que coureurs et suiveurs verront en double, pour la plus grande joie des amoureux du vélo. A la veille de l'arrivée finale à Paris, le Semnoz se dressera sous les roues des champions : une ascension méconnue mais sévère, théâtre de l'ultime bataille, à l'issue d'une étape très courte et donc, a priori, nerveuse. Du sommet, la vue embrasse le Mont-Blanc. Les coureurs sauront alors qu'ils ont mérité les Champs-Élysées.
Christian Prudhomme.
Directeur du Tour de France.