l'édito de Christian Prudhomme
Le Grand Départ de Monaco, outre le prestige de la Principauté avait d'emblée un atout maître : susciter, par sa localisation sud-est, la plus extrême curiosité quant au parcours envisagé et favoriser l'audace dans l'élaboration du tracé.
La volonté des concepteurs est pourtant toujours la même : offrir des terrains variés, sportifs et esthétiques, qui stimulent l'imagination des champions et font vibrer les passionnés, et maintenir l'intérêt de l'intrigue tout au long de l'épreuve. Les coureurs ont la clé du scénario de juillet, mais la scène est en place pour rêver d'un rebondissement ultime, 20 ans tout juste après le final le plus époustouflant de l'histoire du Tour, à l'occasion du duel Lemond, Fignon.
Ainsi, jamais, en plus d'un siècle, la montagne ne s'était à ce point rapprochée de Paris. Et quelle montagne, à 24 heures des Champs-Élysées : le Géant de Provence, le Ventoux ! Grâce à cette escalade mythique, à nulle autre pareille, le suspense ne sera pas seulement préservé ; il sera exacerbé jusqu'aux portes de la capitale.
Auparavant, le Tour 2009 aura proposé une entame version "grande bleue", avec une 1ère semaine méditerranéenne à souhait, de Monaco à Barcelone, où, chemin faisant, surgiront les évocations de Van Gogh et de Dali. Il aura marqué le retour d'un exercice athlétique de haute volée, le contre-la-montre par équipe, et confirmé l'absence de bonifications décidée l'an passé. Il aura mis en lumière Marseille et son Vieux-Port, Annecy la belle et la très huppée station de Verbier, en Suisse, mais aussi, au coeur du pays, Vatan, dans l'Indre, et Saint-Fargeau, dans l'Yvonne, la plus petite commune de la 96ème édition de la Grande Boucle. Tant il est vrai que le Tour, exceptionnelle fête populaire, se doit à tous, partout, dans nos villes et dans nos terroirs.
Christian Prudhomme.
Directeur du Tour de France.