édito de Jean Marie Leblanc et Christian Prudhomme
Le 24 juillet un long, très long chapitre de l'histoire du Tour de France s'est fermé. Et trente jours plus tard, l'actualité nous faisait comprendre qu'il en était bien ainsi.
Pour autant, faut-il brûler toutes les pages et renier toutes les émotions que, depuis tant d'années, le Tour et ses champions nous ont offertes ? Nous voulons croire que, globalement, pour l'ensemble de son oeuvre, comme on dit d'un artiste ou d'un poète, et notamment pour celle qu'il continuera de produire demain, le Tour de France mérite mieux que le bûcher. Le besoin de rêve qu'il remplit, les valeurs qu'il peut perpétuer lui doivent de pouvoir se regarder dans la glace.
C'est aussi à cela que nous oeuvrons dès cette édition 2006 qui s'ouvre avec l'annonce de son parcours et de ses caractéristiques. Tous ceux, tellement enthousiastes, qui ont foi dans le sport et dans les hommes, vont partager nos espérances, d'ici au 1er juillet prochain, date à laquelle, en plein épilogue de la Coupe du Monde de football voisine, nous nous élancerons de Strasbourg.
Nous y serons attendus avec chaleur. L'impulsion que les alsaciens, et nos voisins allemands, n'en doutons pas ! Sauront donner à ce Grand Départ conditionnera à coup sûr la suite de la compétition, avec sont lot d'incertitudes : quels nouveaux visages, quelles performances, quels comportements, quel état d'esprit au sein de notre communauté ambulante, de quelque 5 000 personnes aujourd'hui ?
Nous attendent donc, au cours de ces prochains mois, un travail et une mission.
Le travail recouvre les responsabilités ordinaires des organisateurs du plus grand évènement cycliste du monde : proposer un parcours qui puisse inspirer tous les types de coureurs, se soucier de leur sécurité, de leur bien-être, ne pas oublier l'aspect festif que colporte avec elle la compétition, ni les conditions de travail de ceux qui la suivent et en assurent le rayonnement international.
A cet égard, vous constaterez que les innovations et les rendez-vous classiques s'entremêlent et s'équilibrent. Le terrain de sport que nous offrent, la France et nos pays voisins (visite au Luxembourg, à la Belgique, aux Pays-Bas et à l'Espagne) et l'engouement populaire qui nous attend sont autant de garanties prometteuses.
La mission, maintenant. C'est toujours la même et elle nous harcèle, sans cesse, telle une épée au creux des reins : garantir le mieux possible l'égalité des chances entre les concurrents, ce qui passe évidemment par le respect des règles. En clair, la guerre au dopage. Jamais complètement gagnée, on le sait hélas. Notre contribution, technique, financière, morale, là où elle est possible, est acquise à nos autorités de tutelle pour livrer cet inlassable combat.
Nous en avons appelé cette fois à la plus éminente d'entre elles, l'Agence Mondiale Antidopage et à son Président. Car nous savons bien que pour le cyclisme, comme pour le sport en général, et pour toutes les activités humaines, l'alternative est toujours la même : c'est l'éthique et le chaos…