Porte à l'épreuve du grand frisson

6 juin 2021 - 04:41

Il est tentant de croire que le plus dur a été fait hier, pour Richie Porte. En frappant fort dans la montée à La Plagne, le coureur australien s'est offert une réelle respiration puisqu'Alexey Lutsenko, même à 17'', ne semble pas le plus à même de le déstabiliser au regard du programme particulièrement corsé de la dernière étape. Porte a surtout bien éloigné la concurrence, puisque c'est son coéquipier Geraint Thomas qui complète le podium à 29'' et que Wilco Kelderman, posté à 33'', n'est pas réputé pour flinguer à tout-va.

Pour autant, le nouveau leader garde comme l'un des souvenirs les plus amers de sa carrière ce jour de juin 2017, où il a été déshabillé du maillot jaune et bleu par Jakob Fuglsang, alors qu'il s'était élancé avec plus d'une minute d'avance sur Froome et Fuglsang pour l'étape du Plateau de Solaison.

En élargissant encore le panorama, on réalise surtout que sur les 7 dernières éditions, le classement général du Dauphiné a changé de patron à 4 reprises lors de la dernière étape : l'an passé avec le forfait de Primoz Roglic le matin-même ; en 2017 donc aux dépens de Richie Porte ; en 2015 lorsque Chris Froome avait délogé Tejay van Garderen ; et en 2014 par Andrew Talansky qui avait devancé sur la route de Couchervel à la fois Alberto Contador et Chris Froome.

Bien entendu, le coureur d'Ineos est certainement le mieux placé pour faire preuve de prudence et de vigilance. Il reste qu'un final à suspense va se jouer sur le parcours d'aujourd'hui, qui ne manque pas de pièges pour Richie Porte, et d'opportunités pour tous ceux qui peuvent encore le faire trembler.

A partir de l'ascension au col de la Colombière, puis plus encore à Joux-Plane, il lui faudra surveiller de près les mouvements pouvant venir de Miguel-Angel Lopez, le plus solide de ses rivaux hier à La Plagne, mais aussi du Top 10 au complet. Si Ion Izagirre s'est montré assez discret, la menace pourrait aussi venir de ses deux compatriotes Jack Haig et Ben O'Connor, mais aussi des Français David Gaudu et Aurélien Paret-Peintre. Eux aussi ont peut-être révisé leurs livres d'histoire du cyclisme…