édito

Hors des sentiers battus.

L'arrivée du Tour de France à Nice laisse cette année le Dauphiné plus libre que jamais d'explorer l'incomparable terrain de jeu de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Cette incongruité rend cette édition du Critérium encore plus excitante parce que son parcours, qui ne servira pas de repérage avant la Grande Boucle, peut se permettre de défricher et de sortir des sentiers battus.

C'est ainsi que l'étape reine du samedi, coincée entre deux équipées tout aussi montagneuses, s'achève par une montée inédite jusqu'à Samoëns 1 600, une ascension que les experts locaux n'hésitent pas à comparer à celle de Joux-Plane, en plus dur ! Avec en prime les Saisies, les Aravis, la Colombière et la côte d'Arâches (autre mur inédit et impressionnant), le menu du samedi est des plus copieux avec 4 268 m de dénivelé positif.

La veille, le Collet d'Allevard, offert en hors d'œuvre après un départ devant le Palais du Facteur Cheval à Hauterives, est déjà conséquent (11,1 km à 8,1 %).

Pour mémoire, Joaquim Rodriguez s'y était imposé en 2011.

Le bouquet final comprend trois ascensions de première catégorie, la Forclaz-de-Montmin, le Salève et un dénouement au Plateau des Glières, où la Grande Boucle est passée en 2018 et 2020.

Mais puisqu'il en faut pour tous les goûts, les baroudeurs auront de quoi se mettre sous la dent lors des étapes accidentées et sans temps mort du lundi entre Gannat (première incursion de la course dans l'Allier) et le Col de la Loge, puis de mardi entre Celles-sur-Durolle et Les Estables, avec un dénivelé de près de 3 000 m.

Les sprinters sont aussi conviés à la fête puisque la première étape autour de Saint-Pourçain-sur-Sioule et celle de jeudi entre Amplepuis et Saint-Priest sont taillées pour leur profil. Bernard Thévenet et Gilles Maignan sont ainsi restés fidèles à leur philosophie de montée en puissance régulière, en profitant au mieux du terrain toujours accidenté qu'impose la région. Voilà en tout cas un bloc idéal pour offrir un spectacle grandiose et une lutte sans merci pour la succession de Jonas Vingegaard, tout en préparant les organismes pour le rendez-vous de juillet. Les principaux favoris, déjà annoncés en nombre, pourront d'ailleurs se tester et se jauger dès le mercredi sur un contre-la-montre de 34,4 km entre Saint-Germain-Laval et Neulise, d'une distance équivalente au dernier chrono du Tour.

Christian Prudhomme.