5. Quelles sont les conséquences pour le vivant ?

Des végétaux fragilisés.

Du fait de températures plus élevées en moyenne sur la saison, les cycles des végétaux sauvages et des plantes cultivées connaissent des modifications. Dans les zones tempérées, on constate ainsi de nombreux exemples de floraisons, de mise à feuille et de maturation des fruits plus précoces, de chute des feuilles plus tardive pour les feuillus à l'automne. Ce phénomène est bien observé en France pour la vigne, avec des vendanges plus précoces.

Depuis la fin du XIXème siècle, la date des vendanges en Aquitaine et en Champagne est en moyenne avancée de 15 jours.

Les sécheresses et les tempêtes fragilisent les forêts, tout comme les arbres en ville. En effet, d'ici 2050, la hausse des températures et le manque d'eau condamnent plus des 2 tiers des essences d'arbres actuellement plantées dans les villes.

Environ 60 % des arbres en ville sont déjà en souffrance.

Des animaux perturbés.

De nombreux animaux sont sensibles aux changements de températures et aux bouleversements climatiques qui modifient leurs habitats et l'accès à la nourriture et à l'eau. La France figure parmi les 10 pays qui comptent le plus grand nombre d'espèces menacées. Enrayer cet effondrement est crucial : nous avons besoin de la nature dans toute sa diversité pour respirer, nous nourrir, mais aussi réguler le climat et nous préserver de ses aléas extrêmes.

Pour s'adapter aux nouvelles conditions climatiques, certaines espèces effectuent des migrations forcées, ce qui peut avoir de graves conséquences pour les écosystèmes. Par exemple, la chenille processionnaire qui attaque les pins a progressé vers le nord et la montagne et menace désormais la quasi-totalité de la métropole.

30 % des oiseaux des champs ont déjà disparu en France en 15 ans. Source : PatriNat, Unité mixte.

40 % des pollinisateurs invertébrés sont en voie de disparition en France (dont une majorité d'abeilles et de mouches). Source : "La biodiversité : victime et solution du changement climatique", Centre de ressources pour l'adaptation au changement climatique, 28 février 2024.

Dans tous les océans, la répartition des espèces se modifie : on constate l'arrivée en mer du Nord d'espèces habituellement rencontrées dans des eaux plus chaudes (anchois, sardines, etc.).

Les espèces vivant dans les eaux froides (cabillaud, aiglefin, flétan, etc.) migrent vers le nord. En mer Méditerranée, ce sont 5 à 10 nouvelles espèces par an venues des mers chaudes de l'Indopacifique qui perturbent l'équilibre marin. Les déplacements des espèces marines perturbent les populations locales : les nouveaux arrivants occupent leurs habitats et utilisent un certain nombre de leurs ressources alimentaires.

Dans des zones à l'origine plus tempérées, on peut désormais observer l'implantation croissante d'espèces tropicales dont certaines sont dangereuses pour les êtres humains (comme les moustiques tigres) ou les cultures (insectes ravageurs telles que les mouches blanches).

Enfin, le changement climatique peut modifier les caractéristiques des espèces, réduire leur taille, changer leur physiologie… Par exemple, au-dessus de 31°C, les œufs des tortues se transforment en tortues femelles. Au nord de la Grande barrière de corail, 87 % des tortues sont aujourd'hui des femelles. Notre tortue européenne cistude rencontre le même problème.

Et pour les êtres humains ?

L'eau potable se raréfie dans certaines régions du monde en raison des modifications du régime des pluies, plus violentes mais plus rares. De plus la disparition de certains glaciers qui alimentent en continu des sources et des rivières va priver des populations d'eau douce. Les régions sèches ou subtropicales, mais aussi l'Europe, sont particulièrement concernées.

Des populations doivent migrer en raison de la montée du niveau des océans et des inondations fréquentes de régions côtières basses, grandes zones de delta (comme au Bangladesh) ou d'îles (Maldives, Vanuatu, etc.) et de l'érosion des côtes.

La santé des êtres humains se dégrade en raison des vagues de chaleur et d'événements extrêmes (inondations, cyclones, etc.) qui produisent des dommages aux biens et aux personnes. Des maladies "à vecteurs", c'est-à-dire transportées par des oiseaux ou des insectes, telles que la malaria, la dengue et le chikungunya touchent de nouvelles zones. Cependant, les impacts du réchauffement global sur la propagation des maladies sont encore mal connus.

On estime que 5 fois plus d'humains mourront à cause de la chaleur extrême d'ici 2050. Dans le scénario d'un réchauffement planétaire de +2°C d'ici la fin du siècle (il est actuellement en voie d'atteindre +2,7°C), les décès annuels liés à la chaleur devraient augmenter de 370 % d'ici 2050, soit une multiplication par 4,7. Les canicules sont, et resteront dans le futur, la première cause de mortalité découlant directement des conséquences du changement climatique (source : Étude Lancet 2023. Par ailleurs, le changement climatique limite la production alimentaire (les rendements du blé du maïs, du riz et du soja diminuent, certaines terres agricoles côtières ne sont plus cultivables, la pêche est moins abondante) ainsi que la disponibilité en eau.

Les inégalités se renforcent car la pauvreté croît dans certaines régions du monde en raison de l'insécurité alimentaire. L'augmentation du nombre de personnes déplacées ainsi que les tensions autour des ressources en eau peuvent être à l'origine de crises humanitaires et de conflits.