4. Quels sont les effets visibles du réchauffement ?

En France hexagonale.

Depuis 1950, les étés sont plus chauds. Le nombre de journées estivales à plus de 25°C a augmenté en moyenne de 4 jours tous les 10 ans à Paris et de plus de 5 jours tous les 10 ans à Toulouse. Les jours très chauds (dépassant de 5°C la moyenne) seront plus nombreux dans les années qui viennent : de 36 par an aujourd'hui, ils passeraient à plus de 40 vers 2030 (scénario optimiste), voire à plus de 70 (scénario pessimiste). Dans le Sud-Est, cette hausse devrait être plus importante : vers la fin du siècle, on prévoit 80 jours très chauds supplémentaires par rapport à la moyenne actuelle (scénario optimiste).

Toutes les régions connaissent déjà des sécheresses et des vagues de chaleur plus longues ; elles deviendront plus fréquentes et ne se produiront plus seulement en juillet ou en août. En parallèle, les évolutions climatiques affectent les précipitations moyennes et extrêmes. La diminution des précipitations moyennes de printemps et d'été paraît certaine (pour le scénario le plus pessimiste : -10 % vers 2050 et -30 % vers la fin du siècle), particulièrement dans le sud-ouest de la France. Mais ponctuellement, les épisodes de fortes précipitations seront plus intenses sur l'ensemble du pays.

Le débit moyen des cours d'eau baisse surtout à l'étiage (niveau le plus bas d'un cours d'eau) et l'eau de nombreuses rivières se réchauffe. Cela a des impacts sur les écosystèmes aquatiques, la ressource en eau potable, les capacités d'irrigation pour l'agriculture, de refroidissement pour certaines industries comme les centrales électriques ou le rendement des équipements hydroélectriques.

Les effets visibles du réchauffement climatique en France :
• augmentation des journées très chaudes,
• diminution des jours de gel,
• fortes pluies ponctuelles dans les régions méditerranéennes,
• accentuation de l'évaporation des sols,
• diminution de la période d'enneigement en moyenne montagne,
• augmentation des précipitations annuelles dans la moitié nord et baisse dans la moitié sud,
• sécheresses plus fréquentes et plus intenses.

En France d'Outre-mer.

Les collectivités, départements ou régions d'outre-mer font déjà face à 3 risques principaux :

• La hausse des températures marines qui entraîne un blanchiment des coraux (dépérissement qui peut aller jusqu'à la mort). À +1,5°C, 70 % à 90 % des récifs coralliens pourraient disparaître. Avec un réchauffement de +2°C, ce risque monte à 99 %. La disparition des coraux entraînerait une disparition des poissons dans les zones affectées, avec des répercussions très graves sur les sociétés humaines (pêche, sécurité alimentaire, tourisme, etc.) ainsi que sur les autres écosystèmes locaux.

• Une intensification des cyclones responsables de destructions importantes des bâtiments et des infrastructures, des destructions agricoles et qui aggrave l'érosion des côtes.

• La hausse du niveau de la mer qui menace les îles basses comme l'archipel des Tuamotu (Polynésie française) dont les 16 000 habitants seront forcés de migrer au cours du siècle. Les îles plus hautes et la Guyane sont également menacées car leurs infrastructures (routes, commerces, usines, habitations, etc.) sont concentrées en bord de mer. Dans l'archipel des Tuvalu, les îles sont grignotées de toute part par la montée des eaux.

2,2 millions d'habitants vivent en Outre-mer.

Il existe 5 départements et régions d'Outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Mayotte).

On dénombre 6 collectivités d'outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna).

En savoir + : consultez l'article La France face au changement climatique ; toutes les régions impactées, Réseau Action Climat France sur reseauactionclimat.org/la-france-face-au-changement-climatique-toutes-les-regions-impactees

Et dans le monde.

Le régime des pluies change car l'augmentation de la température accroît l'évaporation de l'eau. Cela modifie les précipitations dans de nombreuses régions. Entre 1900 et 2005, les précipitations ont augmenté dans les parties orientales d'Amérique du Nord et du Sud, en Europe du Nord et en Asie du Nord et Centrale. En revanche, la zone méditerranéenne, le Sahel, l'Afrique australe et certaines parties d'Asie du Sud ont connu une période plus sèche. La couverture de neige tend à se réduire, notamment dans l'hémisphère Nord.

Le régime des vents se modifie car les circulations des masses d'air et des courants océaniques sont perturbées par le réchauffement global, ce qui dérègle le climat à l'échelle de régions entières.

Le nombre d'événements climatiques extrêmes augmente : ouragans, sécheresses, canicules.

Le niveau des océans s'élève. Les mesures des océanographes montrent que le niveau des océans s'est élevé de 18 cm en moyenne dans le monde entre 1870 et 2000. Le phénomène s'accélère, avec une hausse de 6 cm ces 20 dernières années. À ce rythme, le niveau des mers pourrait s'élever de 61 à 110 cm d'ici à 2100.

Les océans deviennent plus acides. L'océan fixe de grandes quantités de carbone. En se chargeant de gaz carbonique (CO2), l'eau de mer s'acidifie. Depuis le milieu du XVIIIème siècle, le pH de l'océan est passé de 8,25 à 8,14. Les conséquences sont dramatiques pour les végétaux et les animaux qui construisent leur coquille (huîtres) ou leur squelette (coraux) avec du carbonate de calcium. Une acidification trop importante des eaux marines pourrait provoquer la disparition de ces espèces et de toutes celles qui leur sont attachées.

Le niveau moyen des mers et des océans pourrait augmenter de 82 cm d'ici la fin du siècle si rien n'est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

En France, d'ici 2100, le niveau de la mer pourrait monter en moyenne de 20 à 43 cm (scénario optimiste) ou de 23 à 51 cm (scénario pessimiste).