5. Pourquoi fait-on des coupes rases ?

Une nécessité dans certains cas.

Une coupe rase est une intervention qui retire en une fois la quasi-totalité des arbres et laisse le sol majoritairement nu, dépourvu de végétation ou de régénération naturelle déjà installée de plus de 50 cm.

Dans certaines forêts, la coupe rase permet de récolter les plantations résineuses arrivées à maturité. Les coupes rases sont aussi utilisées pour récolter la totalité d'un peuplement sinistré (suite à un aléa climatique, à un incendie, à une propagation de ravageurs, etc.) afin de faire renaître une forêt plus adaptée au futur.

En effet, dans les forêts monospécifiques, les agresseurs, qui sont souvent spécifiques à une seule essence, se propagent alors rapidement d'un arbre à l'autre comme les scolytes ou l'hylobe du pin.

La coupe rase est généralement suivie par un programme de plantation :
• 0,4 % de la surface de la forêt hexagonale connaît une coupe rase chaque année,
• 37 % des coupes rases concernent le pin maritime.

En savoir plus : Expertise collective "Coupes rases et renouvellement forestier" sur gip-ecofor.org/crref-synthese-de-lexpertise

Des impacts négatifs à mieux maîtriser.

La mise à nu brutale du sol entraîne des risques d'érosion (surtout sur les terrains en pente) et de lessivage des terres en cas de pluie.

La mise en lumière du sol accélère la décomposition de la matière organique (qui relâche alors du carbone) présente dans le sol.

Ces coupes perturbent la biodiversité : elles favorisent les espèces aimant les milieux ouverts mais pénalisent de nombreuses espèces, et notamment celles spécialistes des milieux forestiers qui ont besoin d'ombre, d'humidité.

De plus, le passage des engins forestiers sur l'ensemble de la parcelle forestière peut entraîner un tassement des sols si la circulation des engins n'est pas correctement organisée. L'air et l'eau entrant difficilement dans la terre tassée, le développement des microorganismes et la pousse des jeunes plants sont freinés.

Les bonnes pratiques :
• ne circuler avec les engins que sur des espaces délimités réservés à la circulation des engins pour tasser le sol le moins possible au moment de la récolte comme du reboisement,
• laisser les souches d'arbres en terre pour maintenir la structure du sol, apporter de la matière organique, des nutriments et des sels minéraux nécessaires à la croissance des arbres et pour servir de refuge à la biodiversité,
• ne pas prélever non plus toutes les branches et laisser les menus bois sur place,
• maintenir des zones à haut intérêt environnemental (îlots d'arbres qui servent d'habitat aux animaux et aux végétaux de la forêt, bois morts qui vont se dégrader lentement pour nourrir le sol, etc.).