toutes les techniques du sol au plafond
Pour chaque paroi, différentes techniques d'isolation existent. Tour d'horizon des avantages et des points de vigilance à connaître.
L'idéal : réaliser les travaux en 1 ou 2 étapes maxi.
Pour éviter des dégradations du bâti et atteindre un bon niveau de performance énergétique, il est essentiel de veiller à la continuité de l'isolation et de l'étanchéité à l'air sur tout le bâtiment. Lors des travaux, le traitement des interfaces entre les sols, les murs, les fenêtres et le toit a donc une importance majeure.
Mieux vaut adopter une approche globale pour s'assurer que les techniques sont compatibles entre elles et ne créeront pas des désordres. Par exemple, si l'isolation du toit et des murs n'est pas réalisée en même temps, et que le traitement des interfaces n'est pas anticipé, des ponts thermiques peuvent apparaître.
Pour pallier toute difficulté, il est vivement recommandé d'isoler l'ensemble de sa maison en une seule ou deux étapes de travaux maximum. En effet, plus les étapes se multiplient, moins il y a de chance d'atteindre la performance visée.
Pensez à grouper vos autres travaux !
• isolation thermique et isolation phonique : les travaux d'isolation thermique peuvent aussi améliorer l'isolation phonique… mais pas toujours. Si vous avez des problèmes de bruit, demandez à un professionnel de l'isolation s'il est possible de résoudre les deux problèmes en une seule intervention,
• isolation thermique et ventilation : l'isolation fait disparaître toute infiltration d'air. Pour renouveler l'air intérieur et évacuer les polluants, il est donc nécessaire de prévoir l'installation d'une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC).
En savoir plus : guides de l'ADEME "Isoler son logement du bruit" et "Bien ventiler son logement".
L'isolation des combles et de la toiture.
L'isolation de la toiture est particulièrement rentable car source d'importantes économies d'énergie. En effet, l'air chaud, plus léger, s'élève et va se loger en grande partie sous le toit. Isoler cette partie de la maison permet donc de réduire considérablement les besoins de chauffage. À condition d'isoler au plus près du volume chauffé.
Points de vigilance :
• l'étanchéité et l'isolation de la toiture sont soumises à une garantie décennale. Seul un professionnel qualifié peut intervenir,
• l'isolation de certaines toitures peut entraîner de la condensation dans les charpentes de bois en modifiant l'équilibre hygrométrique. Pour l'éviter et maîtriser la migration de vapeur, une membrane pare-vapeur pourra être placée du côté chaud (intérieur au logement). À noter que la bonne mise en œuvre de ce produit est capitale pour ne pas dégrader le bâti (voir "Le pare-vapeur à quoi ça sert ?" dans "Les conditions d'une isolation réussie").
Deux techniques au choix :
• sur les rampants de la toiture pour les combles aménagés,
• ou sur le plancher pour les combles non aménagés.
Isolant avec membrane pare-vapeur placée du côté du volume chauffé.
1. L'isolation du plancher des combles non aménagés.
Les combles non aménagés (appelés aussi combles perdus), situés sous des toitures inclinées, doivent être isolés du logement chauffé car les déperditions de chaleur y sont importantes. L'isolant est disposé sur toute la surface du plancher de façon continue et jointive à la charpente et aux murs.
On peut isoler le plancher des combles avec des rouleaux d'isolant (pose de rouleaux entre les solives avec une couche croisée) ou un isolant en vrac par insufflation : on injecte sous pression l'isolant sur le plancher du grenier. Le pare-vapeur est placé sur la surface du plancher support avant la mise en place de l'isolant.
L'isolation par insufflation convient pour les combles non aménagés uniquement.
2. L'isolation des combles habitables par l'intérieur.
Des panneaux semi-rigides ou des rouleaux peuvent être utilisés en fonction de la structure de la charpente et de la place disponible (entre les chevrons, sous les chevrons ou les deux). Pour une bonne isolation, prévoyez la pose de deux couches croisées d'isolant et d'une membrane pare-vapeur, voire d'une membrane frein-vapeur hygrovariable.
3. L'isolation des combles habitables par l'extérieur.
Elle implique d'enlever le revêtement de la toiture pour poser l'isolant. Deux solutions peuvent être mises en œuvre.
La pose de panneaux de toiture porteurs : ils comprennent le support ventilé de couverture, l'isolation et le cas échéant le parement de sous-face. Bien que délicate à mettre en œuvre en fonction du type de panneau, cette solution est intéressante. Elle augmente le volume habitable, assure une isolation continue et durable, préserve la charpente des variations de température et d'humidité et garantit la ventilation de la couverture.
La solution "sarking" : on insère un lit continu d'isolant rigide entre la charpente et la couverture, ce qui rehausse la toiture. La charpente supporte les éléments de couverture par l'intermédiaire de contre-chevrons.
4. L'isolation des toitures-terrasses.
Profitez de la réfection de l'étanchéité sur une toiture-terrasse pour l'isoler thermiquement. Il existe différentes techniques pour le faire, par exemple le procédé d'isolation dite inversée où l'isolant sert de support à l'étanchéité.
Ne réalisez surtout pas une isolation par l'intérieur : la pose d'un isolant contre le plafond du dernier étage de la construction peut entraîner un risque de condensation dans le logement.
L'isolation des murs par l'extérieur.
L'isolation par l'extérieur doit être envisagée en priorité, lorsque les conditions sont réunies.
Avantages :
• grâce à la continuité de l'isolant, notamment au niveau des planchers intermédiaires, un plus grand nombre de ponts thermiques sont traités,
• l'inertie des murs est conservée,
• aucune modification des surfaces habitables n'est engendrée,
• les murs sont protégés des variations climatiques.
Points de vigilance :
• cette technique est souvent plus coûteuse que l'isolation par l'intérieur (hors coût de ravalement),
• elle nécessite de changer les seuils de fenêtre, d'intégrer les descentes de gouttières, etc.
• l'aspect extérieur du bâtiment est modifié, ce qui implique de faire une déclaration préalable de travaux ou un permis de construire,
• certains ponts thermiques peuvent subsister, notamment au niveau des encadrements de fenêtres, des planchers, des balcons, des escaliers extérieurs, etc.
• il est essentiel d'utiliser des systèmes garantissant les performances nécessaires aux ouvrages de façade. Utilisez uniquement des systèmes sous Avis Techniques pour garantir la pérennité des travaux.
1. L'isolation sous bardage.
Cette technique associe un dispositif isolant et un bardage de protection. Les panneaux isolants sont installés entre des montants fixés au mur. Cet ensemble est protégé par un film pare-pluie ou un panneau respirant. Des tasseaux horizontaux permettent de poser un bardage extérieur en ménageant une lame d'air entre l'isolant et le bardage.
Dans cette technique, les montants en bois créent des ponts thermiques qui diminuent la performance globale de l'isolation. Pour y remédier, on peut poser une couche croisée d'isolant qui vient recouvrir les montants.
Pour des raisons esthétiques, notamment sur les bâtiments anciens, il est possible de n'isoler que certaines façades par bardage.
2. L'isolation sous enduit.
Les panneaux isolants sont fixés au mur par collage et/ou vissage. Ils sont recouverts d'un treillis collé puis d'un enduit de finition. C'est la solution la moins chère en isolation par l'extérieur.
3. L'isolation par enduit isolant.
Le système se compose d'un enduit isolant minéral ou végétal projeté ou coffré sur le mur à l'extérieur de l'habitation, et couvert d'un crépi de finition. Tous ces matériaux doivent permettre l'évacuation de l'humidité par une régulation naturelle de l'hygrométrie, surtout dans le bâti ancien. Avec ce type d'isolation, on ne peut pas toujours atteindre les performances exigées pour l'obtention d'aides financières (MaPrimeRénov', aides des fournisseurs d'énergie, etc.).
4. La désolidarisation des balcons.
La liaison de la dalle en béton du balcon et du mur génère un pont thermique important dans le cas d'une isolation par l'extérieur. Pour y remédier, le balcon peut être découpé pour être désolidarisé.
Soit la dalle est partiellement coupée : un isolant est placé entre la dalle coupée et le mur, mais le balcon reste porté par des accroches, de sorte que les ponts thermiques persistent.
Soit la dalle est totalement coupée : cela nécessite la création d'une structure porteuse ("balcon auto-porté") qui, posée au sol, vient soutenir le balcon. Assez onéreuse, cette technique permet une rupture complète du pont thermique.
L'isolation des murs par l'intérieur.
Avantages :
• le coût de cette technique est moins important que celui de l'isolation par l'extérieur,
• l'aspect extérieur du bâtiment n'est pas modifié.
Points de vigilance :
• cette technique engendre une diminution de la surface habitable,
• sa mise en œuvre est contraignante : pièce condamnée pendant la durée des travaux, gêne pour l'ouverture des fenêtres, pour le passage des canalisations et des prises électriques dans l'isolant, etc.,
• il est difficile d'assurer la continuité de l'isolation (au droit des murs de refend, des planchers, des fondations, des plafonds, des balcons, etc.) et donc d'éliminer tous les ponts thermiques.
1. Les panneaux isolants.
Directement collés sur le mur ou vissés sur des lattes de bois ou métalliques, ils ménagent une lame d'air entre le mur et l'isolant. Le produit à lui seul sert d'isolant et de parement intérieur.
2. L'isolant en vrac.
Maintenu au mur par un panneau de parement, il peut être :
• insufflé, sachant que la densité de l'isolant en vrac doit être bien adaptée pour éviter son tassement sur le long terme,
• projeté, en humidifiant l'isolant au préalable pour qu'il se colle naturellement au mur.
3. Les enduits isolants.
Des complexes isolants, mélanges de liants et de fibres végétales (complexe chanvre-chaux par exemple), sont projetés sur le mur à isoler ou mis en œuvre à l'aide d'un coffrage pour les enduits très épais. Cette technique, bien adaptée aux murs anciens, limite la sensation de paroi froide tout en assurant une bonne régulation de l'hygrométrie.
L'isolation des planchers bas.
On peut isoler son plancher bas de plusieurs façons, en tenant compte notamment de la hauteur entre le plancher et le plafond :
• par le dessous en fixant un isolant sur la face inférieure du plancher,
• par le dessus en posant un isolant sur le plancher et en le recouvrant d'un revêtement pour pouvoir y circuler,
• entre les éléments de structure du plancher.
La technique la plus simple reste l'isolation par le dessous. On peut utiliser des isolants souples sur des supports irréguliers, ou rigides sur une surface plane. L'isolant peut soit être laissé nu, soit être recouvert d'une finition (plaques ou enduit) s'il est visible ou s'il nécessite une protection.
Pour éviter les ponts thermiques, les panneaux isolants doivent être jointifs, posés de façon continue et appliqués contre le plancher. Les murs d'angle et les appuis du plancher doivent également être isolés.
L'isolation des parois vitrées.
La performance thermique d'une paroi vitrée (fenêtres et portes-fenêtres, fenêtres de toit) dépend de la nature du dormant et de l'encadrement du vitrage (PVC, aluminium ou bois), de la performance du vitrage et de la qualité de la mise en œuvre de la fenêtre.
Trois indicateurs à connaître :
• Uw : le coefficient de transmission thermique traduisant la capacité d'isolation et s'exprimant en W/(m2.K),
• Sw : le facteur solaire compris entre 0 et 1, traduisant la part de chaleur d'origine solaire transmise à l'intérieur du bâtiment,
• Tlw : le coefficient de transmission lumineuse compris entre 0 et 1, exprimant la capacité de la paroi vitrée à transmettre la lumière naturelle à l'intérieur du bâtiment.
1. Double ou triple vitrage ?
Le double vitrage VIR est un standard. Il présente un pouvoir isolant deux à trois fois supérieur à celui du double vitrage classique, et plus de quatre fois supérieur au simple vitrage. Associé à un système de gestion des apports solaires (occultation extérieure), il contribue également à limiter les effets de surchauffe en été.
La lame entre les deux vitrages est remplie d'argon et une fine couche transparente, généralement à base d'argent, est déposée sur l'une des faces du verre. Cette couche est faiblement émissive : elle agit comme un bouclier pour empêcher la chaleur intérieure de fuir à l'extérieur en hiver.
Le triple vitrage est constitué de trois verres emprisonnant deux lames d'argon ou de krypton et disposant de deux couches faiblement émissives sur le côté interne des lames. Le coefficient de transmission thermique est excellent, de l'ordre de 0,6 à 0,8 W/m2.K (contre 1,1 à 1,2 environ pour les VIR). En revanche, le facteur solaire est modifié et le coefficient de transmission lumineuse peut être moins bon que celui du double vitrage.
À noter que certaines rénovations de fenêtres peuvent aussi être performantes pour une isolation acoustique.
Essentiel aussi : les volets et protections solaires extérieures ! Ils permettent de conserver le logement frais en été et chaud en hiver. La nuit, des volets bien fermés limitent les déperditions de chaleur.
En savoir plus : guide de l'ADEME "Isoler son logement du bruit".
2. Plusieurs techniques pour rénover les menuiseries.
Le remplacement total du dormant et de la fenêtre est à privilégier. C'est la solution la plus performante : elle apporte une isolation thermique et acoustique supérieure, sans modifier la luminosité. Cette technique implique la mise en œuvre de travaux de finition pour la maçonnerie.
Si le cadre est en bon état, le dormant peut être conservé. Cette technique est rapide et sans dommage pour l'environnement immédiat de la baie (enduit, papier peint, baguette de finition, etc.). Elle nécessite toutefois un bon état du dormant de l'ancienne menuiserie qui peut alors être utilisé comme support et fixation de la nouvelle fenêtre. En outre, elle réduit la taille de la vitre et entraîne une perte thermique et de luminosité.
Une option intermédiaire lorsque la dépose totale est difficile : enlever la traverse basse uniquement et conserver ainsi le clair de vitrage.
Pas de remplacement des menuiseries sans vérifier la ventilation. L'installation de menuiseries neuves, dont l'étanchéité à l'air est bien plus élevée que les anciennes, peut venir perturber le renouvellement de l'air intérieur et l'évacuation des polluants et de l'humidité. Or un logement mal ventilé devient rapidement malsain pour ses occupants. Cela peut également conduire à une détérioration du bâti. Aussi, il vous faut absolument vérifier la qualité de la ventilation avec le menuisier. Il pourra être nécessaire de réaliser des travaux d'amélioration du système de ventilation et d'installer des entrées d'air sur les nouvelles menuiseries pour assurer son bon fonctionnement.
En savoir plus : guide de l'ADEME "Bien ventiler son logement".
Des aides financières pour vos travaux d'isolation.
Que vous soyez propriétaire bailleur ou propriétaire occupant, vous pouvez bénéficier d'aides financières pour vos travaux d'isolation.
MaPrimeRénov' pour la rénovation de résidences principales de plus de 2 ans. Le montant des primes est variable en fonction des revenus du ménage, du nombre de personnes occupants le logement, de la localisation du logement et de la nature des travaux. En savoir plus : www.maprimerenov.gouv.fr.
Les aides des fournisseurs d'énergie pour les résidences principales et secondaires. Le montant des primes dépend des revenus du ménage et de la nature des travaux. En savoir plus : agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/finances/aides-a-renovation.
Vous pouvez également bénéficier d'aides locales, d'une TVA à taux réduit, d'un éco-prêt à taux zéro, d'aides de votre caisse d'allocations familiales, etc. D'autres aides financières sont également proposées pour des travaux d'isolation menés dans le cadre d'une rénovation globale.
Quelques conseils utiles :
• ne lancez pas les travaux d'isolation avant d'avoir effectué les démarches pour obtenir les aides. Si les travaux ont commencé, vous risquez de ne plus pouvoir les obtenir,
• faites-vous accompagner dans votre projet. Les conseillers France Rénov' peuvent vous apporter des informations personnalisées (techniques et financières) pour vous lancer en toute sérénité.
Pensez à Simul'Aides ! Pour simuler le taux d'aides que vous pouvez mobiliser pour vos travaux, rendez-vous sur : france-renov.gouv.fr/aides/simulation.