les conditions d'une isolation réussie
Pour réussir ses travaux d'isolation, certains points incontournables doivent être respectés.
Une ventilation efficace.
L'air du logement contient de la vapeur d'eau provenant de ses occupants et de leurs activités. Il est important d'évacuer cette humidité hors du logement, en associant à l'isolation une ventilation efficace.
Les transferts d'humidité dans la maison se font par :
• capillarité (remontée d'humidité du sol),
• les parois, le vent et l'air extérieur,
• la pluie, la neige, la grêle,
• les vapeurs d'eau de la cuisine, de la salle de bains,
• la respiration humaine.
L'air de la maison est extrait par ventilation avec la VMC.
Exemples de sources d'humidité :
• respiration, transpiration d'une personne = 40 à 70 g d'eau par heure,
• douche chaude = 200 g d'eau par heure,
• casserole en ébullition = 400 g d'eau par heure.
Pas de condensation dans les parois.
En hiver, lorsque la vapeur d'eau traverse une paroi, de l'intérieur vers l'extérieur, elle se refroidit progressivement et peut se condenser dans la paroi, provoquant la dégradation de l'isolant. La condensation sur la face intérieure de la paroi peut également entraîner l'apparition de moisissures, le décollement des papiers peints, la dégradation des murs, etc.
Ces transferts varient selon les matériaux qui composent les murs, ce qui implique, pour chaque situation, de choisir l'isolant le mieux adapté. Pour éviter tout désagrément, il faut empêcher la vapeur d'eau produite à l'intérieur du logement de pénétrer dans la paroi, tout en veillant à évacuer l'humidité présente en raison des remontées capillaires ou de la pluie.
Selon la configuration, la pose d'une membrane continue, de type pare-vapeur, frein-vapeur voire frein-vapeur hygrovariable, sera nécessaire.
Dans tous les cas, une isolation ne doit jamais être exécutée sur une paroi présentant des signes d'humidité. Seul un professionnel peut diagnostiquer les parties nécessitant un traitement avant d'être isolées.
Le pare-vapeur : à quoi ça sert ? Le rôle du pare-vapeur est double :
• limiter la quantité de vapeur qui transite dans la paroi, de manière à la préserver, au même titre que les matériaux (dont l'isolant) qui la constituent,
• limiter les infiltrations d'air parasites pour renforcer l'étanchéité à l'air du bâtiment et participer ainsi aux économies d'énergie.
Sa mise en œuvre, du côté du volume chauffé, est notamment nécessaire pour isoler les constructions en ossature bois, ainsi que les combles perdus (sauf si plancher en béton) ou aménagés des maisons situées en zones très froides (température de base inférieure à 15°C). D'une manière générale, la mise en œuvre d'un système pare-vapeur est vivement conseillée afin d'améliorer l'étanchéité à l'air du bâtiment.
En fonction de la charge d'humidité du bâtiment, on peut utiliser un frein-vapeur, autrement dit un pare-vapeur qui laisse partiellement passer la vapeur d'eau. Les frein-vapeur de type "hygrovariable" réagissent différemment selon le taux d'humidité environnant.
En savoir plus : guide "Pose du pare-vapeur dans le cadre des travaux d'isolation".
Zéro pont thermique.
Les ponts thermiques sont des zones de faiblesse dans l'isolation d'un bâtiment : le froid extérieur y est plus rapidement transmis à l'intérieur du logement. La vapeur d'eau s'y condense, ce qui peut engendrer la formation de traces noires et de moisissures. Traiter les ponts thermiques passe par une bonne continuité de l'isolation.
Où sont les principaux ponts thermiques ?
• aux jonctions entre la toiture et les murs,
• entre les murs et les menuiseries,
• entre le plancher et les murs,
• à la jonction du balcon et du mur,
• au niveau des montants des ossatures, des chevrons, des points de fixation.
L'isolation continue, le long du toit et de l'ensemble des murs autour des ouvertures : un remède aux ponts thermiques.
Pas d'infiltration d'air parasite.
Les entrées d'air parasites peuvent constituer une source d'inconfort et augmenter la facture de chauffage. Elles peuvent aussi remettre en cause l'utilité des travaux d'isolation, ainsi que le bon fonctionnement de la ventilation. Pour les éviter, un soin particulier doit être apporté à toutes les jonctions (maçonnerie, menuiserie, installation électrique, etc.) lors de l'isolation.
Petits travaux complémentaires pour garder la chaleur :
• isolez les coffrets des volets roulants,
• traitez l'étanchéité des portes vers des pièces non chauffées (garage, cave),
• condamnez les cheminées non utilisées.
En savoir plus : article "Tout savoir sur l'étanchéité à l'air" : agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/travaux/tout-savoir-letancheite-a-lair.
Bâtiments anciens : un bon diagnostic s'impose !
Les bâtiments utilisant des matériaux non industriels (pierre sèche, terre crue, pans de bois, etc.) sont particulièrement sensibles aux transferts d'humidité (on dit souvent qu'ils "respirent"). Aussi, une analyse approfondie s'impose avant d'engager des travaux, pour que la solution d'isolation ne perturbe pas les équilibres thermiques et hygrométriques. Il ne faut en aucun cas que l'isolation piège l'humidité dans les murs qui doivent pouvoir continuer à "respirer".
Point important : l'enduit ou les joints utilisés pour les murs donnant sur l'extérieur doivent aussi être "perspirants", autrement dit perméables à la vapeur d'eau. La migration des remontées capillaires vers l'extérieur est ainsi facilitée, sans quoi l'humidité s'évacue uniquement à l'intérieur du logement, avec pour effet de dégrader l'isolant et de générer une sensation de froid. Mieux vaut donc utiliser des enduits et joints à la chaux ou en plâtre, et surtout éviter ceux en ciment, totalement imperméables.
En savoir plus : pour des conseils sur vos travaux d'amélioration thermique dans une maison ancienne, www.maisons-paysannes.org/restaurer-et-construire/fiches-conseils.