les systèmes pour rafraîchir et climatiser
Rafraîchisseurs d'air, climatiseurs et pompes à chaleur réversibles peuvent être des solutions d'appoint quand toutes les solutions ne suffisent pas pour garder un logement confortable. À condition de faire le bon choix.
1. Ne surtout pas se précipiter pour acheter une clim'.
Une installation à étudier.
Pour trouver une climatisation adaptée à vos besoins, fiable et peu gourmande en énergie, mieux vaut y réfléchir avant l'arrivée des grosses chaleurs. La plupart du temps, il sera suffisant d'équiper une seule pièce. Évitez d'acheter du matériel bas de gamme au moment d'une canicule : vous prenez le risque d'avoir des produits peu fiables, peu efficaces, gourmands en énergie et qui vous coûteront cher. Veillez aussi à faire appel à des professionnels qualifiés pour l'achat et l'installation d'une climatisation (les entreprises habilitées à intervenir sur des circuits frigorifiques sont déclarées en préfecture) ou pour l'achat et l'installation d'un système de chauffage réversible.
3 fois plus de consommation d'électricité prévue pour la climatisation en 2050 par rapport à 2020 si les équipements de climatisation se généralisent sans effort de sobriété. Source : Étude MICO, 2024.
Pourquoi ne faut-il pas recourir systématiquement à la clim' ?
De plus en plus de Français s'équipent de systèmes de climatisation, augmentant ainsi leurs consommations d'électricité et donc leurs factures. Satisfaire la demande plus importante en électricité l'été peut poser problème car de nombreuses centrales nucléaires sont alors à l'arrêt pour maintenance. De plus, la capacité de production des centrales hydroélectriques est moindre car les cours d'eau sont plus bas et le niveau d'eau moins élevé dans les barrages.
Si le taux d'équipement continue à progresser dans les foyers français sans chercher à acquérir des réflexes de sobriété, la consommation d'électricité pourrait augmenter de 13 TWh, soit l'équivalent de la production d'un réacteur nucléaire, d'ici 2050. Source : Étude MICO, 2024.
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Ce qu'il faut savoir avant d'opter pour la climatisation.
La climatisation doit d'abord être une solution pour des personnes très sensibles à la chaleur (personnes âgées, etc.) et pour des logements situés dans des zones bruyantes où il est peu agréable de garder la fenêtre ouverte la nuit.
Outre un coût d'achat non négligeable, le coût à l'usage peut être important compte tenu de la consommation d'électricité engendrée.
Le rejet de chaleur par des climatiseurs de plus en plus nombreux en ville augmente encore la température dans un environnement urbain surchauffé et difficile à refroidir.
Une climatisation en fonctionnement oblige à vivre toutes fenêtres et portes fermées.
Certains appareils, surtout individuels, peuvent être bruyants pour l'utilisateur et/ou pour ses voisins.
Des passages fréquents de l'intérieur à l'extérieur peuvent provoquer des chocs thermiques nocifs pour votre santé si l'écart de température est important.
Que dit la réglementation ?
La température de chauffage et de climatisation d'un bâtiment est encadrée par la réglementation :
• pas plus de 19°C en hiver,
• pas moins de 26°C en été.
Les bons repères pour s'équiper.
Tous les équipements ne se valent pas. L'étiquette énergie est justement là pour vous renseigner sur les caractéristiques de chaque système et vous permettre de repérer les plus sobres. Choisissez une climatisation et/ou une pompe à chaleur réversible avec la meilleure classe énergétique possible (A+++ selon les technologies). Petite précision utile : le coefficient d'efficacité frigorifique (EER pour Energy Efficiency Ratio) d'un climatiseur indique la performance de l'appareil pour produire du froid mais pas de la chaleur. Vous ne pourrez donc pas connaître sa performance en mode chauffage.
Attention, la classe A est la moins bonne autorisée sur le marché actuellement pour les climatiseurs mobiles. Pour comparer et classer les performances des différents systèmes et trouver les produits offrant le meilleur rapport qualité-prix, vous pouvez consulter le Guide Topten.
En savoir + sur guidetopten.fr
Exemple d'étiquette énergie d'un climatiseur :
• marque,
• modèle,
• EER (symbole hélice qui envoie de l'air),
• classe énergie de l'appareil (de A+++ à D) : A+++,
• puissance : 2,6 kW,
• coefficient de performance en mode froid : 3,5 EER,
• niveau sonore en décibel de l'unité intérieure : 60 dB,
• consommation énergétique : 0,8 kWh toutes les 60 minutes,
• 626/2011.
2. Des systèmes de climatisation plus ou moins efficaces.
Les climatiseurs peuvent consommer bien plus d'énergie qu'on ne le pense, et ne pas apporter le confort attendu. Et les systèmes les moins efficaces sont souvent ceux qui font le plus augmenter la facture d'électricité.
Souvent acquis auprès de non-professionnels de la climatisation, ils ne répondent pas de façon satisfaisante aux conditions particulières de votre logement. Ce sont pourtant les modèles les plus vendus actuellement : ils représentent 8 % des ventes de climatiseurs, avec une progression de 8 % par an depuis plus de 10 ans.
Attention également aux modèles proposant une fonction chauffage. Ils ne sont pas forcément adaptés aux besoins de chauffage d'hiver et ceux équipés d'une résistance chauffante sont particulièrement énergivores.
Sachez que même les climatiseurs les plus performants consomment plus, en quelques semaines, que des réfrigérateurs et des congélateurs en fonctionnement toute l'année. Il est donc nécessaire de bien connaître les différents types de climatiseurs et leur performance avant de faire votre choix.
Les climatiseurs mobiles peuvent consommer 2,5 fois plus que les climatiseurs fixes.
De grosses différences de coût à l'usage :
• la consommation électrique d'un climatiseur split fixe s'élève à environ 45 € entre juin et septembre,
• celle d'un modèle mobile monobloc atteint environ 30 € pour 12 heures d'utilisation quotidienne pendant 2 semaines (16 centimes d'euros par heure de fonctionnement pour une puissance de 2 500 W, pour rafraîchir une pièce de 25 m carrés),
• un ventilateur consomme quant à lui très peu : moins d'1 € pour 12 heures d'utilisation par jour pendant 2 semaines.
La technique "inverter", de plus en plus proposée : Elle permet au climatiseur d'adapter sa vitesse en fonction de la température ambiante. Cela évite la succession de démarrages et d'arrêts du compresseur comme avec un climatiseur classique. L'économie d'énergie peut atteindre 30 % (pour un climatiseur Inverter de classe A). Le confort est également plus grand, car les variations autour de la température désirée sont nettement moins importantes qu'avec un appareil classique : de seulement plus ou moins 0,5°C, contre plus ou moins 2°C pour un climatiseur classique.
Le climatiseur mobile monobloc.
Peu coûteux, facile à installer et transportable d'une pièce à l'autre, le climatiseur mobile monobloc est en revanche peu puissant et bruyant.
Point de vigilance : Il doit être installé à proximité d'une ouverture pour faire passer la gaine d'évacuation (généralement via une fenêtre entrebâillée). L'air chaud de l'extérieur entre ainsi dans la pièce, ce qui est peu efficace et incohérent avec le fonctionnement d'un climatiseur.
Principe du climatiseur monobloc :
• fenêtre entrebâillée (faible efficacité),
• tuyau d'évacuation.
Le climatiseur mobile split.
Il est constitué de 2 unités reliées par des tubes où circule le fluide frigorigène : l'une à l'extérieur pour évacuer l'air chaud, l'autre à l'intérieur pour souffler l'air rafraîchi.
Points de vigilance :
• la partie la plus bruyante étant située à l'extérieur, ce système peut devenir une gêne pour les voisins, surtout en immeuble,
• comme pour les modèles monoblocs, les tubes de liaison du climatiseur split doivent passer par une fenêtre ou une porte entrebâillée, ce qui est contreproductif.
Principe du climatiseur mobile split :
• fenêtre légèrement entrebâillée,
• condenseur extérieur,
• gaine d'air chaud.
Le climatiseur fixe split.
Cet appareil fonctionne sur le même principe que le climatiseur mobile split mais il est composé de 2 unités reliées par une gaine.
L'unité intérieure peut être fixée au sol ou au mur, en allège, en plafonnier, et l'autre unité à l'extérieur du logement dans un jardin, sur un balcon, un toit, suspendu à un mur ou posé sur un rebord de fenêtre.
Points de vigilance :
• ce système fixe nécessite de percer des trous dans les murs pour faire passer les tuyaux et implique donc une installation particulière.
• il est nécessaire de faire appel à un spécialiste qui vous conseillera, en fonction de vos besoins, pour l'emplacement, la nature et la puissance de votre matériel.
• l'unité extérieure peut être bruyante et gêner le voisinage.
Impossible de placer un condenseur à l'extérieur : comment faire ?
Un climatiseur à eau perdue peut être installé quand aucune autre installation n'est possible. Placé à l'intérieur du logement, il utilise des pains de glace mis au congélateur ou directement de l'eau froide pour rafraîchir l'air. C'est l'eau de ville qui évacue les calories. Inconvénients de ce système : il gaspille beaucoup d'eau potable et charge la pièce en humidité.
Principe du climatiseur fixe split :
• condenseur extérieur fixé en façade,
• tube de liaison du fluide frigorigène,
• fenêtre fermée.
Le système centralisé multi-split.
Le système multi-split est un dispositif auquel sont raccordées plusieurs unités intérieures de climatisation. L'équipement peut se faire de manière progressive, pièce par pièce, et être installé dans un logement déjà construit.
Points de vigilance :
• comme pour le climatiseur fixe split, ce système requiert de percer des trous dans les murs pour faire passer les tuyaux,
• il est nécessaire de faire appel à un spécialiste qui vous conseillera, en fonction de vos besoins, pour l'emplacement, la nature et la puissance de votre matériel,
• l'unité extérieure peut être bruyante et gêner le voisinage,
• des démarches administratives sont nécessaires pour installer un échangeur en façade : la déclaration préalable de travaux, l'autorisation de la copropriété, l'accord de votre propriétaire si vous êtes locataire.
Principe d'un climatiseur centralisé multi-split dont l'unité extérieure est reliée à :
• l'unité intérieure murale,
• l'unité intérieure "console".
3. Des systèmes pour rafraîchir.
En géothermie, la technique du géocooling.
Le géocooling est un système de rafraîchissement passif.
Grâce à un échangeur, la chaleur captée par le circuit intérieur est transférée dans les capteurs enfouis dans le jardin sans utiliser la pompe à chaleur. Résultat ? La chaleur circule de l'intérieur vers l'extérieur uniquement grâce au circulateur ou à la pompe du forage.
Pour 1 kWh d'électricité consommée (par le circulateur ou la pompe hydraulique), le géocooling produit 50 kWh de froid.
Ce système a de nombreux avantages :
• il a un très bon rendement,
• il est économique car seul le circulateur fonctionne et il consomme peu d'électricité,
• il remet de la chaleur dans le sol, ce qui permet d'améliorer les performances de la pompe à chaleur géothermique lors de la saison de chauffage suivante,
• il ne rejette pas d'air chaud à l'extérieur et ne contribue pas à réchauffer davantage l'air ambiant en cas de fortes chaleurs.
Principe du géocooling :
• pompe à chaleur,
• échangeur de chaleur,
• stockage de chaleur dans le sol.
Le puits climatique.
Plus complexe à mettre en œuvre, le puits climatique fonctionne grâce à l'air extérieur. L'air circule dans des tubes enterrés à environ 1,5 à 3 m de profondeur, là où la température varie peu au cours de l'année (entre 12°C et 14°C). Selon la saison, l'air se réchauffe ou se rafraîchit pendant ce trajet et pénètre dans la maison par l'intermédiaire d'un système de ventilation. En été, ce système permet d'abaisser la température du logement de 2 à 3°C (Étude Résilience 2023).
Particulièrement intéressante dans les régions soumises à de fortes variations de températures, cette technique est une bonne solution pour éviter l'installation d'une climatisation.
L'air est ainsi rafraîchi avant son introduction dans le système de ventilation du logement.
Il existe aussi des "puits à eau" où de l'eau glycolée circule dans le conduit enfoui dans le sol et vient rafraîchir l'air entrant dans le logement.
Points de vigilance :
• pour que le puits fonctionne efficacement en été, il est préférable de le combiner à une augmentation des débits de ventilation nocturne (de 1 à 4 volumes par heure selon la zone climatique),
• la réalisation d'un puits climatique doit être confiée à des professionnels très compétents, capables de concevoir des équipements adaptés à chaque situation. L'installation ne doit pas, en particulier, dégrader la qualité de l'air intérieur en diffusant des polluants (moisissures, bactéries, radon) dans le logement.
Récente et durable, la climatisation adiabatique : elle fonctionne sur un principe naturel, consistant à rafraîchir l'air par évaporation d'eau. Aspiré par un ventilateur, l'air chaud passe à travers un filtre humidifié. En s'évaporant, l'eau absorbe la chaleur, refroidissant ainsi l'air qui peut être soufflé dans la pièce à rafraîchir. Ce climatiseur peut être installé en toiture ou en façade. L'air rafraîchi est diffusé à l'intérieur par un réseau simple de conduits ou directement dans la pièce.
Principe du puits climatique :
• bouche d'entrée d'air rafraîchi + filtre à l'extérieur : évacuation des condensats avec regard de visite dans le conduit d'un diamètre de 20 cm incliné de 1 à 3 % sur 30 à 50 m, dont l'enfouissement est de 1,5 à 3 m,
• bouche secondaire reliée au conduit,
• air rafraîchi montant jusqu'au couplage nécessaire avec un système de ventilation (simple flux, CTA, etc.).
4. Les pompes à chaleur réversibles.
Une pompe à chaleur est un équipement réversible. C'est-à-dire qu'elle peut réchauffer votre maison en hiver et la rafraîchir en été en inversant le cycle du fluide frigorigène. La pompe à chaleur puise des calories dans le logement et les rejette à l'extérieur : dans l'air, s'agissant des PAC aérothermiques ou dans le sol, s'agissant des pompes géothermiques. Ces pompes à chaleur peuvent alimenter des ventilo-convecteurs, un plancher rafraîchissant (et chauffant) ou un réseau de gaines (aussi appelé climatisation centralisée à air). Ce dernier, plus coûteux mais performant, assure également le renouvellement d'air du logement.
Points de vigilance :
• un plancher rafraîchissant ou un réseau de gaines ne peuvent être installés qu'en cours de construction ou lors d'une rénovation lourde,
• l'installation d'une pompe à chaleur réversible incite à la consommation d'électricité tout au long de l'année, alors qu'une pompe à chaleur uniquement dédiée au chauffage n'en utilise que l'hiver.
Attention à la condensation !
Si une pompe à chaleur alimente un plancher chauffant/rafraîchissant, la température de celui-ci ne doit pas descendre trop bas par rapport à celle de l'air ambiant. L'humidité présente dans l'air risque de se condenser.
Pour éviter cela, un système de régulation de la température du plancher doit être prévu.
Lorsque le chauffage est assuré par des radiateurs hydrauliques, il existe d'importants risques de condensation dans le radiateur lors du fonctionnement en mode rafraîchissement. Or, la condensation peut détériorer votre installation. Il est donc essentiel de prévoir ce risque en amont de l'installation, avec un professionnel, pour installer des équipements qui répondent à vos besoins de chauffage et de climatisation en toute sérénité.
5. Entretien et maintenance : place aux professionnels.
Pour la pose, la maintenance et l'entretien des systèmes de climatisation, il est indispensable de faire appel à des professionnels disposant d'une attestation de capacité à la manipulation des fluides frigorigènes. Si votre système comporte des gaines pour l'air (en cas de couplage avec un système de ventilation par exemple), faites-les nettoyer tous les 3 ans : elles s'encrassent et peuvent alors présenter un risque sanitaire.
L'entretien obligatoire est à faire réaliser par un professionnel tous les 2 ans. Il permet de conserver votre installation en parfait état de fonctionnement et de garantir des performances optimales dans le temps.
De plus, si votre climatiseur contient plus de 2 kg de fluide frigorigène, vous êtes soumis à une obligation de contrôle annuel sur l'étanchéité du circuit frigorifique. Ce contrôle peut être effectué en même temps que la maintenance.
En 2022, les fluides frigorigènes des climatiseurs ont généré 6 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre que le fonctionnement des appareils (en équivalent CO2).
En cas de fuite, le fluide frigorigène R410 a un pouvoir de réchauffement sur 100 ans 2 038 fois supérieur à la quantité équivalente de CO2.
Pensez à entretenir vous-même certaines pièces de l'installation :
• changez ou nettoyez les filtres des appareils individuels tous les 6 mois,
• dépoussiérez et nettoyez régulièrement les bouches d'air à l'eau savonneuse,
• veillez régulièrement à ce qu'aucun obstacle (feuilles d'arbres, objets divers) ne vienne gêner la circulation de l'air de l'unité extérieure.
En savoir +, consulter la fiche "L'entretien des pompes à chaleur et des climatiseurs" sur librairie.ademe.fr/urbanisme-et-batiment/6645-l-entretien-des-pompes-a-chaleur-et-des-climatiseurs.html
En cas de panne, des précautions à prendre.
Les systèmes de climatisation contiennent des fluides frigorigènes, puissants gaz à effet de serre, et donc nocifs pour l'environnement.
Pour éviter toute fuite dans l'atmosphère, le démontage d'une installation doit être effectué par des professionnels. Ne le faites jamais vous-même, au risque de libérer la totalité des fluides frigorigènes de votre dispositif. Pour les mêmes raisons, un appareil individuel ne doit pas non plus être jeté n'importe où : apportez-le en déchèterie pour que le fluide frigorigène qu'il contient soit récupéré et recyclé.