1. La détox des placards
Nos placards débordent bien souvent de produits ménagers qui contiennent des substances allergisantes, irritantes, corrosives et néfastes pour l'environnement et notre santé. Certains produits affichent clairement leur dangerosité ou leur propension à émettre des substances nocives. Pour d'autres, c'est moins évident. Et si on faisait l'inventaire de ce que contiennent nos placards ?
Si c'est dangereux, c'est indiqué sur l'étiquette…
Certains produits sont dangereux pour l'environnement, mais aussi pour la santé.
Il faut donc s'abstenir de les utiliser, autant que possible. Apprendre à les identifier est indispensable. Ils peuvent être "dangereux pour la faune et la flore", comme les produits chlorés ou les produits déboucheurs de canalisation ; "corrosifs", comme les désinfectants des sols ou les détartrants pour lave-vaisselle ; "dangereux pour la santé", comme les adoucissants, etc.
Ainsi, il vaut mieux éviter d'acheter les produits qui portent l'un des pictogrammes décrits ci-dessous sur son emballage.
Ces pictogrammes sont tous dessinés en noir sur fond blanc dans un losange à bordures rouges :
• dangers pour la santé : point d'exclamation,
• corrosif : 2 flacons se déversant et creusant un trou avec fumée sur le sol et sur des mains,
• toxique par contact, ingestion ou inhalation : tête de mort sur os en croix,
• inflammable : flamme,
• comburant (favorise l'inflammation) : cercle avec une flamme,
• explosif : exposition d'une boule avec projectiles,
• dangereux pour l'environnement, la faune et la flore : poisson sur le dos devant un arbre,
• nuit gravement à la santé : buste d'un homme avec une d'étoile au centre de la poitrine,
• gaz sous pression : fine bouteille de gaz.
Si c'est dangereux, soyez précautionneux…
N'utilisez les produits dangereux qu'exceptionnellement, lorsqu'aucune autre solution n'est envisageable, et avec beaucoup de précaution. Évitez, bien sûr, les inhalations et tout contact avec la peau ou les yeux. Respectez scrupuleusement les dosages recommandés. Évitez les mélanges : ils ne font pas bon ménage. Par exemple, ne mélangez jamais l'eau de javel avec un produit contenant de l'acide (décapant, détartrant, etc.) ou de l'ammoniac : cela entraîne la formation d'un mélange gazeux et nocif, pouvant provoquer une irritation des yeux, une toux, des crises d'asthme ou encore des nausées, etc.
Et après utilisation ? Veillez à reboucher correctement vos produits. Stockez-les de manière adéquate : en évitant les endroits trop humides, exposés au soleil ou aux trop fortes chaleurs. Enfin, aérez toujours vos pièces pendant et après leur utilisation.
L'eau de javel, à utiliser avec modération : en France, 7 ménages sur 10 utilisent de l'eau de javel. Or, dans les foyers qui ont recours à l'eau de javel, les enfants ont plus de risques de développer des infections respiratoires. Source : Étude de Lidia Casa et al, Université catholique de Louvain, 2015.
Méfiance sur les produits qui sentent "bon".
Quoi de plus naturel que de vouloir une maison qui "sent bon le propre". Hélas, derrière cette expression se cache une fausse idée. Les désodorisants combustibles (bougies, encens, etc.) émettent des polluants (benzène, formaldéhyde, particules fines, etc.) préjudiciables pour la santé des occupants (risques d'irritations des voies respiratoires, par exemple). Une augmentation du risque de cancer est même possible pour les utilisateurs intensifs.
Le constat n'est pas meilleur pour les désodorisants, gels diffuseurs, mèches et bâtonnets imbibés de parfum liquide ou autres diffuseurs automatiques… Leur étiquetage n'est pas toujours très clair, d'autant plus qu'ils ne bénéficient pas de l'étiquette "émissions dans l'air intérieur" qui note les produits de A+ à C.
Certains d'entre eux émettent pourtant :
• de l'acroléine, pouvant causer des problèmes respiratoires et des irritations du nez et de la gorge,
• du benzène, potentiellement cancérigène,
• du limonène, toxique pour le foie notamment,
• du formaldéhyde, irritant pour les yeux,
• des particules fines.
Pour chasser les mauvaises odeurs, il est donc préférable d'aérer régulièrement.
Une étiquette pour les composés organiques volatils : une étiquette apposée sur les produits de construction et de décoration (peintures, vernis, papier peint, lambris, parquet, sol stratifié, linoléum, moquette, etc.) indique les niveaux d'émissions de Composés Organiques Volatils (COV) en classant les produits de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions). Cette étiquette n'est cependant pas obligatoire sur les meubles et les produits ménagers qui émettent pourtant des polluants dans l'air des logements.
Cette étiquette est facilement identifiable : rectangle surmonté du titre "émissions dans l'air intérieur" avec à gauche une maison avec un adulte, un enfant et un nuage chargé de particules, à droite en gros et en couleur la classification, avec en dessous l'échelle de classification. A+ et A en vert, B en orange et C en rouge.
11 composés organiques volatils sont actuellement réglementés dont le formaldéhyde, polluant cancérigène.
Sprays et huiles essentielles, attention aux risques pour votre santé : évitez les sprays, même vendus en pharmacie : ils contiennent des composés organiques volatils irritants pour les voies respiratoires. Les produits indiquant "à base d'huiles essentielles" n'offrent pas non plus la garantie d'être sans risque pour la santé.
Où jeter les produits que l'on n'utilise plus ?
Il est important de bien gérer les produits ménagers, car ils peuvent être dangereux.
Voici des indications pour jeter quelques produits utilisés par un grand nombre de foyers :
• bouteilles d'eau de javel vides : à mettre dans la poubelle des emballages (avec le bouchon),
• bouteilles d'eau de javel non vides : à apporter à la déchèterie,
• produits déboucheurs de canalisations : qu'ils soient vides ou non, ils doivent aller à la déchèterie.
Renseignez-vous toujours avant de vous en débarrasser.
En savoir + : pour tout savoir sur le bon geste de tri à adopter en fonction de chaque produit consultez le site : quefairedemesdechets.ademe.fr
Problèmes ORL, allergies ? Interrogez-vous sur la qualité de l'air chez vous :
• une exposition répétée et durable, même à des doses de polluants parfois très faibles, peut aggraver ou être à l'origine de pathologies chroniques ou de maladies graves (maladies et allergies respiratoires, hypersensibilité bronchique, diminution de la capacité respiratoire, cancers, etc.). Difficiles à étudier, ces effets apparaissent longtemps après l'exposition et l'identification du ou des polluants responsables est souvent complexe,
• si vous avez souvent des problèmes ORL ou des allergies, vous pouvez bénéficier, sur prescription médicale, d'une enquête sur la qualité de l'air à votre domicile, effectuée par un Conseiller Médical en Environnement Intérieur (CMEI).
En savoir + :
• faites un diagnostic grâce à cet outil gratuit : "Un bon air chez moi", en vous rendant sur quad-lab.fr/2018/01/22/un-bon-air-chez-moi-faites-le-test/,
• pour trouver un conseiller CMEI après prescription médicale, rendez-vous sur le site dédié : cmei-france.fr