quel chauffage choisir ?
Tour d'horizon des avantages et inconvénients de chaque système.
1. Les différents systèmes à la loupe.
Le chauffage au gaz.
1. La chaudière à très haute performance énergétique est robuste, fiable et efficace. Elle peut être couplée avec un système utilisant une énergie renouvelable, comme le solaire thermique. On peut l'installer dans un petit espace non ventilé en l'équipant d'une ventouse pour évacuer les fumées directement à l'extérieur.
Point de vigilance : son efficacité est plus grande avec des émetteurs basse température (plancher chauffant, radiateur "chaleur douce") et une régulation en fonction de la température extérieure.
La chaudière à micro-cogénération est performante et produit en plus de l'électricité, consommée sur place le plus souvent ou injectée dans le réseau électrique.
Point de vigilance : coûteuse à l'achat, sa production d'électricité est d'autant plus importante que les besoins en chauffage sont grands.
Bientôt la fin du chauffage au fioul : depuis juillet 2022, l'installation de nouvelles chaudières au fioul est interdite. En plus de rester cher, le fioul est en effet une énergie fortement émettrice de gaz à effet de serre et de polluants nocifs pour la santé (oxydes d'azote, etc.). Pour remplacer une vieille chaudière au fioul, des aides importantes existent, avec à la clé jusqu'à 50 % d'économies sur la facture d'énergie.
50 000 km en voiture, c'est ce que représente en émissions de CO2 le chauffage au fioul d'une maison moyenne (de 100 m carrés, étiquette énergie D) durant un an.
Le chauffage électrique.
Bien adapté aux petits espaces, son installation est peu onéreuse et son entretien peu contraignant. Grâce à leurs fonctions de régulation et de programmation, les panneaux rayonnants ou les convecteurs électriques dernière génération permettent des économies substantielles et procurent un meilleur confort que les vieux radiateurs électriques.
Points de vigilance :
• le confort procuré par un chauffage électrique dépend beaucoup des émetteurs de chaleur : les convecteurs, planchers chauffants, panneaux radiants, radiateurs à inertie ou à accumulation ont des performances différentes,
• le chauffage électrique est coûteux à l'usage : il ne peut être envisagé que dans un logement parfaitement isolé, avec des émetteurs équipés d'horloges de programmation.
Il est aussi possible de le coupler à un chauffage d'appoint plus économique, comme un insert, foyer fermé ou poêle à bois.
Avec son cœur de chauffe en aluminium, fonte d'acier, pierre de lave ou céramique, le radiateur électrique à inertie accumule la chaleur et la restitue sans à-coups.
La pompe à chaleur.
Aérothermique ou géothermique, la Pompe A Chaleur (PAC) est économe à l'usage et performante. Son principe : prélever un peu de chaleur d'une "source froide" (sol du jardin, air environnant ou eau d'une nappe), augmenter son niveau de température et la restituer dans le logement. Ce système est d'autant plus efficace que la différence entre la température du milieu où est puisée la chaleur et celle des émetteurs de chaleur du logement est réduite. À noter qu'une pompe à chaleur peut être réversible et assurer le rafraîchissement du logement en été.
Les pompes à chaleur peuvent encore améliorer leurs performances, grâce à la recherche d'autres sources de chaleur (air extrait par la ventilation, eaux usées, etc.). Ces solutions sont actuellement réservées aux bâtiments collectifs.
Plusieurs modèles de PAC : on parle de modèles air/air, air/eau, sol/sol, sol/eau, eau/eau ou eau glycolée/eau. Le premier terme désigne l'origine du prélèvement, le second le mode de distribution de la chaleur dans le logement. Seule exception : la PAC eau glycolée/eau qui puise la chaleur dans le sol (via des capteurs enterrés contenant de l'eau glycolée).
L'efficacité énergétique saisonnière d'une pompe à chaleur est supérieure à 100 % en mode chauffage.
Les PAC aérothermiques puisent la chaleur directement dans l'air extérieur. Elles la restituent dans le logement en chauffant de l'eau qui circule dans des radiateurs ou des planchers chauffants (PAC air/eau) ou en renvoyant de l'air chaud dans les pièces (PAC air/air). Ces PAC sont sensibles aux variations de la température extérieure. Leur rendement est donc variable et elles nécessitent un système d'appoint, le plus souvent électrique et intégré au système.
Points de vigilance :
• les PAC nécessitent un entretien régulier, en particulier pour contrôler l'état du circuit contenant le fluide frigorigène, puissant gaz à effet de serre s'il est libéré dans l'air,
• les PAC Basse et Moyenne Température (PAC BT et MT) fournissent une eau à température comprise entre 35 et 45°C. Elles conviennent aux logements ayant de faibles besoins de chauffage et équipés de radiateurs "chaleur douce". Elles sont aussi très performantes et économes en énergie,
• les PAC Haute Température (PAC HT) fournissent de l'eau à plus de 55°C et leur consommation d'énergie est plus élevée,
• les PAC air/air ne sont pas jugées suffisamment performantes pour bénéficier des aides de l'État pour la rénovation énergétique.
Exemples de PAC aérothermiques :
• PAC à détente directe air/air : ventilo-convecteurs à détente directe,
• PAC mixte air/eau : plancher chauffant, radiateurs basse température ou ventilo-convecteurs à eau.
Exemples de PAC géothermiques :
• PAC géothermique à capteurs horizontaux,
• PAC géothermique à capteurs verticaux,
• plancher chauffant, ou radiateurs basse température.
Les PAC géothermiques, les plus efficaces, puisent la chaleur dans le sol ou l'eau d'une nappe par l'intermédiaire d'un réseau de capteurs ou de forages. Elles récupèrent une chaleur à peu près constante dans le sol et n'ont pas besoin d'appoint pour satisfaire tous les besoins de chauffage.
Point de vigilance, en plus des points de vigilance déjà évoqués pour la PAC aérothermique : une pompe à chaleur géothermique est coûteuse à l'achat et plus vite rentabilisée dans un logement avec des besoins de chauffage importants.
Une PAC géothermique produit, en moyenne, 4 fois plus de chaleur qu'elle ne consomme d'électricité. Pour effectuer un forage, il n'est pas nécessaire de libérer un grand espace : 30 à 50 m carrés de surface sont en général suffisants aux abords de la maison.
Le chauffage au bois.
Faciles à utiliser et économiques à l'usage, les appareils de chauffage au bois sont de plus en plus performants, à commencer par les appareils à granulés. Les systèmes les plus récents, en plus d'être moins émetteurs de particules fines, sont souvent automatiques et leur autonomie est comparable à celle des chaudières au gaz.
75 à 105 % de rendement pour les appareils de chauffage récents contre moins de 10 % pour une cheminée ouverte.
Alimentés par des bûches, plaquettes ou granulés selon les cas, on peut les utiliser pour un chauffage principal ou d'appoint (insert, foyer fermé ou poêle) ou pour un chauffage central pouvant aussi produire de l'eau chaude (chaudière manuelle ou automatique). Dans ce dernier cas, l'installation d'un ballon tampon permet de stocker la chaleur produite en surplus et de la restituer plus tard.
Le chauffage au bois séduit de plus en plus de ménages. C'est aujourd'hui l'énergie la moins chère.
Insert ou foyer fermé : quelle différence ?
• l'insert s'encastre dans une cheminée existante ou dans une cheminée neuve,
• le foyer fermé est plus adapté à une cheminée neuve car dans une cheminée existante, il nécessite d'insérer un tuyau d'évacuation des fumées dans le conduit en place.
Points de vigilance :
• une zone de stockage pour le combustible est nécessaire, à l'extérieur sous abri ventilé pour les bûches ou dans le garage ou la chaufferie pour les granulés, ainsi que pour les chaudières équipées d'un silo,
• les systèmes non automatiques et les appareils indépendants impliquent de la manutention,
• pour limiter l'impact de la combustion du bois sur les émissions de polluants dans l'atmosphère, il est important de bien utiliser son appareil,
• les poêles les plus chers ne sont pas forcément les plus performants : l'aspect esthétique influe sensiblement sur le prix,
• la chaudière à alimentation automatique représente un investissement important mais il est possible de réutiliser la distribution et les émetteurs d'un chauffage central existant.
En savoir plus : guide de l'ADEME "Adopter le chauffage au bois" et infographie
"Comment se chauffer au bois et préserver la qualité de l'air ?"
Le chauffage solaire.
Un Système Solaire Combiné (SSC) permet de récupérer de la chaleur du soleil grâce à un fluide qui circule sous des capteurs installés sur le toit ou à proximité de la maison. La chaleur du fluide est ensuite utilisée par le ballon d'eau chaude sanitaire et circule dans la maison pour réchauffer toutes les pièces. Ce système convient particulièrement bien aux régions froides et bien ensoleillées, où la période de chauffage est plus longue. À noter qu'il est possible de le coupler à une installation de chauffage central classique.
Entre 20 et 50 % des besoins de chauffage et d'eau chaude sanitaire peuvent être couverts par un système solaire combiné.
Points de vigilance :
• ce système est coûteux à l'achat,
• un appoint est indispensable, il aura un impact sur la performance du système,
• des systèmes dits "packagés" existent : ils fournissent l'ensemble du système, appoint compris. Si vous voulez rester "tout renouvelable", vous pouvez trouver des packs bois/solaire ou PAC/solaire,
• les émetteurs de chaleur à basse température sont recommandés pour optimiser le fonctionnement du solaire thermique : radiateurs basse température, planchers ou murs chauffants, etc.
Un toit bien exposé et sans ombre portée est essentiel pour installer un chauffage solaire. En savoir plus : guide de l'ADEME "Le chauffage et l'eau chaude solaires".
2. Comparer les performances des équipements : quels repères ?
Le rendement sur énergie primaire.
Le rendement sur énergie primaire traduit l'efficacité du système, c'est-à-dire l'énergie qu'il peut fournir par rapport à l'énergie qu'il consomme. Plus le rendement est élevé, plus le matériel est efficace. Les systèmes de chauffage utilisant des énergies renouvelables ont globalement de très bonnes performances.
Autre indicateur intéressant : l'efficacité énergétique saisonnière. Il s'agit du rendement global sur toute la saison de chauffe quand le brûleur d'une chaudière fonctionne.
Exprimée en % et en énergie primaire, elle peut être supérieure à 100 % pour les systèmes utilisant les énergies renouvelables.
Une énergie particulière, l'électricité : l'électricité est une énergie secondaire : elle provient de la transformation d'une énergie primaire (nucléaire, fioul, éolien, solaire, hydraulique, biomasse) qui s'accompagne de pertes en amont. Pour 1 kWh d'énergie électrique finale, il faut 2,58 kWh d'énergie primaire.
Rendements sur énergie primaire pour le chauffage (en %, mesuré en laboratoire) :
• radiateurs électriques : 38 % maximum, énergie non-renouvelable (l'électricité peut être d'origine renouvelable),
• chaudières à condensation à gaz ou à fioul : 92 % pour le gaz et 89 % pour le fioul en moyenne d'efficacité énergétique saisonnière sur PCS (Pouvoir Calorifique Supérieur), avec récupération de l'énergie contenue dans les gaz de combustion, énergie non-renouvelable (fossile),
• chaudières à bois : 85 à 95 % pour les chaudières à bûches, 85 à 105 % pour les chaudières à plaquettes et granulés, énergie renouvelable (biomasse),
• systèmes solaires combinés : 90 à 110 %, énergie renouvelable (solaire) + autre énergie pour l'appoint (le plus souvent électricité ou gaz),
• pompes à chaleur aérothermiques : 110 % pour les PAC aérothermiques haute température en moyenne d'efficacité énergétique saisonnière, 130 % pour les PAC basse température, énergie renouvelable (chaleur de l'air) + électricité pour faire fonctionner la pompe à chaleur,
• pompes à chaleur géothermiques : 140 % pour les PAC géothermiques haute température en moyenne d'efficacité énergétique saisonnière, 190 % pour les PAC basse température, énergie renouvelable (chaleur du sol) + électricité pour faire fonctionner la pompe à chaleur.
Le classement sur l'étiquette énergie.
L'étiquette énergie est obligatoire pour les systèmes de chauffage d'une puissance inférieure à 70 kW, éventuellement producteurs d'eau chaude sanitaire. Seules les chaudières à bois et les radiateurs électriques ne sont pas concernés par cette obligation.
Une première étiquette énergie s'applique aux générateurs de chauffage : chaudières à fioul et à gaz, chaudières électriques, chaudières à micro-cogénération et pompes à chaleur.
Elle varie de A++ à G pour le chauffage et de A à G pour la production d'eau chaude sanitaire. Les professionnels du chauffage doivent indiquer l'efficacité énergétique du produit sur leurs devis et fournir l'étiquette énergie des équipements lors de leur livraison et de leur pose.
Une seconde étiquette énergie combinée s'applique aux installations de chauffage composées de plusieurs équipements possédant une étiquette énergie.
Pouvant atteindre A+++, elle traduit l'efficacité énergétique combinée de tous les éléments du système : le générateur principal de chauffage, qui fournit éventuellement de l'eau chaude (chaudière, etc.), ainsi qu'un ou plusieurs équipements (panneaux solaires, ballon d'eau chaude, système de régulation, générateur de chauffage complémentaire).
Exemples d'étiquettes énergie :
• pour une chaudière gaz, fioul ou électrique, une chaudière à micro-cogénération, une pompe à chaleur (chauffage seul) : classe énergétique de l'appareil, bruit de l'appareil, puissance 1 utile,
• pour une installation composée de plusieurs équipements : classe énergétique du générateur principal, pour le chauffage et éventuellement l'eau chaude sanitaire, composition de l'installation (capteurs solaires thermiques, ballon, régulation, générateur complémentaire), classe énergétique pour le système de chauffage, classe énergétique pour la production d'eau chaude sanitaire.
Des signes de qualité à privilégier.
Certains matériels disposent de signes de qualité permettant de repérer les plus performants.
Parmi ces signes, qui conditionnent l'attribution de certaines aides financières, on peut citer :
• pour les appareils de chauffage au bois, le label Flamme Verte qui répond à des exigences en termes de performance énergétique et de qualité de l'air. Les combustibles bois font également l'objet de démarches de qualité signalées par des certifications et marques : pour les bûches, NF Bois de chauffage et France Bois Bûche, CBQ+ et Énergie bois, pour les granulés, NF Granulés biocombustibles solides, Din plus et EN plus,
• pour les pompes à chaleur, le marquage Eurovent, la marque NF PAC ou le label Promotelec,
• pour les capteurs solaires thermiques, les certifications CSTBat ou Solar Keymark,
• pour les installations solaires, la marque CSTBat.
3. Les émetteurs les plus efficaces.
Les émetteurs qui restituent la chaleur à la fois par rayonnement et par convection procurent un confort optimal.
La convection chauffe l'air de la pièce. Elle peut être naturelle ou forcée, à l'aide d'une pompe, d'une turbine ou d'un ventilateur. Le confort obtenu est d'autant plus grand que la température du radiateur est proche de celle de l'air.
Le rayonnement chauffe les corps, les parois, les objets et procure une agréable et rapide sensation de confort.
Un plancher chauffant est facile à mettre en place dans une construction neuve mais entraîne des travaux conséquents pour un logement déjà construit.
Mode de restitution de la chaleur pour les émetteurs courants.
R : rayonnement.
C : convection.
CF : convection forcée (air pulsé).
Le nombre de 1 à 4 indique une estimation de la part de chaque mode dans la restitution de chaleur de l'émetteur :
• radiateur à eau : R2, C2, assez bon confort,
• radiateur basse température à eau : R3, C1, chaleur agréable, bon confort, réutilisation possible de radiateurs d'une installation ancienne,
• plancher chauffant à eau ou électrique : R3, C1, chaleur agréable, bon confort, aucun appareil visible, nécessite des travaux importants,
• convecteur électrique : C4, émetteurs bon marché, confort médiocre, dessèche l'air ambiant, rendement mauvais et coût de fonctionnement élevé,
• radiateur électrique à accumulation, à inertie ou à fluide caloporteur : R2, C2, assez bon confort, permet de bénéficier d'un tarif électrique de nuit, volume des émetteurs important, ne chauffe pas vite, panneau radiant (électrique) : R2, C2, plus performant que les convecteurs, facile à installer et assez peu coûteux, confort moyen, dessèche l'air ambiant,
• plafond rayonnant (électrique) : R3, C1, pas d'entretien, aucun appareil visible, économique à l'usage, bon confort, nécessite la rénovation du plafond, équipement cher, réduit la hauteur sous plafond,
• ventilo-convecteur : CF4, réchauffe l'air rapidement, pas de rayonnement, confort moyen,
• bouche de soufflage d'air chaud : CF4, réchauffe l'air rapidement, pas de rayonnement, confort moyen,
• poêle à bois : R2, C2, pose facile, assez bon confort, agrément du feu de bois,
• insert, foyer fermé : R2, C2, assez bon confort, agrément du feu de bois, cheminée nécessaire pour un insert.